1971-1986 - « L’Homme se retrouve »

Les Grenoblois, sans doute lassés des expositions en place, sont moins nombreux à fréquenter le musée. Bernard Gilman, alors maire-adjoint de Grenoble, chargé des affaires culturelles, demande alors à Jean-Pierre Laurent de reconquérir le public et de le diversifier. Ainsi Jean-Pierre Laurent va-t-il - non sans courage car de vives critiques s'expriment - démonter peu à peu les présentations « permanentes » et libérer les quelque 3500 m2 du musée pour n'y présenter que des expositions temporaires.

 

Le succès est au rendez-vous, le public franchit à nouveau en nombre les portes du musée pour découvrir les nouvelles expositions.

 

Des expositions qui font date : « Les Colporteurs de l'Oisans », « Lumières et feux », « La main du gantier », « Gens de là-haut », « Hache, ébénistes à Grenoble », « Enfants des montagnes », « La mémoire du Queyras », « Le roman des Grenoblois » ou « Les Chartreux, le désert et le monde » notamment, marquent durablement la mémoire des Grenoblois et contribuent à fidéliser un public.

 

On disait de Müller qu'il était un chercheur et un montreur ; Laurent fut un montreur d'abord et un chercheur ensuite. 

Jean-Pierre Laurent n'a pas détourné la vocation du musée insufflée par Müller, mais s'est davantage intéressé au public et, par conséquent, aux restitutions qui lui sont adressées. La mutation qu'avait engagée la ville de Grenoble en 1968 en dotant le Musée dauphinois de spacieux bâtiments et d'une nouvelle équipe, va donner ses pleins résultats grâce à Jean-Pierre Laurent.

 

Ces changements vont avoir sur les collections deux conséquences majeures :

 

  • Une base scientifique élargie, développée par des collaborateurs exceptionnels, tel Michel Colardelle qui organisera et enrichira les collections archéologiques pour en faire un secteur à part entière en créant le Centre d'archéologie historique des musées de Grenoble et de l'Isère ; tel Charles Joisten dont les travaux sur la littérature orale des Alpes et la création en 1973 de la revue « Le monde alpin et rhodanien » lui assurent une solide réputation ; telle encore Annie Bosso qui, jusqu'à sa disparition en 1993, jouera un rôle capital dans le domaine des acquisitions, du renseignement et de la gestion des collections.
     
  • Une extension des collections à l'image et au son. Devenus, dès les années 1970, des composantes habituelles du langage muséographique du musée, la photographie et le phonogramme sont dès lors inventoriés au même titre que les objets. La création d'une photothèque et d'une phonothèque va permettre non seulement de conserver et de gérer correctement ces fonds mais aussi de recevoir de nouvelles acquisitions, des dons et des dépôts.


A lire : http://www.musee-dauphinois.fr/TPL_CODE/TPL_PUBLICATION/PAR_TPL_IDENTIFIANT/476/1092-1971-1986-l-homme-se-retrouve.htm