Anne-Marie Mingat-Lerme, résistante à vie
A l'occasion du 80eme anniversaire de la Libération, le Musée de la Résistance et de la Déportation consacré son nouvel opus de la collection Parcours de résistants à Anne-Marie Mingat-Lerme.
Retrouvez ce nouvel ouvrage à la boutique du musée.
Un nouveau Parcours de résistants
Elle incarne à elle seule différents rôles de la résistance civile que ce conflit a engendrés : émettrice de faux papiers dans sa position stratégique de secrétaire de mairie, agent de liaison insoupçonnable pour les maquis, protectrice de familles juives réfugiées et secrétaire du comité départemental de Libération nationale et de la préfecture de l’Isère dans une République tout juste rétablie.
Mais au-delà de ces faits connus et reconnus, grâce au travail de Gil Emprin en dialogue avec Marc, le fils d’Anne-Marie, c’est sa jeunesse qui permet de découvrir comment sa personnalité s’est forgée par les épreuves et par les rencontres. Et c’est bien tout l’enjeu des ouvrages de la collection que celui d’évoquer une personnalité de la naissance à la mémoire pour comprendre comment l’engagement se dessine à l’aune de toute une vie.
Anne-Marie Mingat-Lerme
Spontané et entier sont les qualificatifs adaptés à l’engagement d’Anne-Marie Mingat-Lerme. Dès sa jeunesse, dans le bourg industrieux de Domène, seule avec sa mère, elle mène une vie trépidante où elle partage son temps entre son emploi à la mairie, ses nombreuses excursions sportives et son engagement au coeur des grèves de 1936. Baignée par les idées républicaines et aiguillée par son ami Raoul Sacorotti, Anne-Marie s’engage pour des valeurs qui la conduiront inévitablement vers la Résistance et la clandestinité.
Devenue « Mimi », elle met à profit son statut d’employé de mairie pour couvrir des juifs réfugiés à Domène, avant de cacher elle-même une jeune femme nommée Félicia dans sa maison familiale. Hyperactive, elle fait la liaison avec les maquis du Grésivaudan jusqu’à la Libération, événement qui la propulse au secrétariat du Comité départemental de Libération national. Son retour à la vie civile en 1946, à 28 ans, n’interrompt pas son engagement, désormais en faveur de la paix et de la décolonisation.
Reconnue « Juste parmi les nations » en 1983, Anne-Marie Mingat-Lerme, figure de la résistance civile iséroise, reste alors jusqu’à son dernier souffle en 2017, une résistante à vie.