Le monde n'est pas un panorama

Du
14avr 2006 26juin 2006
Affiche de l'exposition
Audience
TOUT PUBLIC
Type
Exposition passée

Scrutant une à une les milliers de photographies anciennes de la montagne alpine conservées au Musée dauphinois, le photographe Jean-Pierre Bonfort en a sélectionné une centaine. Son objectif est d’aller au-delà de la valeur documentaire de ces photographies pour démontrer qu’elles témoignent aussi du regard de ceux qui les ont prises, conditionné lui-même par leur conception picturale du paysage, leur sensibilité, leur talent, leur vision du monde. Il a notamment retenu celles de Raoul Blanchard (géographe) et Hippolyte Müller (archéologue et ethnologue) mais aussi de photographes de métier, tel Martinotto. Des tirages originaux datant pour les plus anciens de la fin du XIXe siècle composent cette exposition.

« Considérer toute photographie comme une image subjective, voire une fiction. Ne m’intéresser qu’aux tirages contemporains de l’époque de prise de vue. Ne retenir que les photographies que j’ai trouvées belles. »
Guidés par ces trois partis-pris, Jean-Pierre Bonfort a entrepris un véritable périple dans les collections photographiques du Musée dauphinois ayant trait à la montagne. Explorant les milliers de documents rassemblés dans la photothèque du Musée, le photographe a retenu une soixantaine de tirages originaux qui n’avaient à ce jour jamais été montrés.
Ils ont en commun d’avoir tous été réalisés par des hommes de sciences ayant exercé au début du XXe siècle : Paul Helbronner polytechnicien, alpiniste et géodésien, Hippolyte Müller ethnologue et fondateur du Musée dauphinois, Raoul Blanchard fondateur de l’Institut de géographie alpine, et les géographes Jules Blache et René Rivière.


« La photographie venait tout juste d’être inventée. Ils s’en sont emparés chacun à leur façon comme moyen, objet, source ou instrument de recherche. Aucun d’entre eux ne se revendiquait comme artiste et ils auraient été très étonnés et vraisemblablement choqués d’être, à leur époque, considérés comme tel ».
Et pourtant le résultat est là semble nous dire Jean-Pierre Bonfort : au-delà du caractère documentaire de ces photographies pour lequel elles ont habituellement été reconnues et utilisées, se dessinent un regard conditionné par une conception picturale du paysage, une sensibilité, un talent, une vision du monde… qui ne serait donc pas qu’un panorama...