Aristide Bergès
Né en Ariège en 1833 dans une famille de papetiers, diplômé de l'école centrale des Arts et Manufactures de Paris, Aristide Bergès installe, en 1869, une râperie de bois à Lancey (Isère). Il utilise l'énergie hydraulique pour faire fonctionner ses défibreurs (appareils râpant le bois afin d'en faire de la pâte à papier). Il établit à cet effet une conduite forcée de 200 mètres de dénivelé sur le torrent de Lancey. L'eau qui y est captée fait alors tourner une turbine, entraînant les machines.
Lorsqu'il ajoute, en 1882, une unité de papeterie à sa râperie, Aristide Bergès met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé et adjoint une dynamo Gramme à ses turbines pour produire du courant électrique et éclairer son usine dans un premier temps.
Il présente les avantages et bénéfices que l'on peut tirer de cette énergie renouvelable qu'il exploite dans son usine et qu'il baptise « Houille blanche », lors de l'Exposition universelle de Paris en 1889. Cette expression connaîtra une longue postérité et sera même réutilisée en 1925 pour l'Exposition internationale de la Houille Blanche et du Tourisme de Grenoble.
Bergès ne cesse d'aller de l'avant, il construit deux autres « hautes chutes » en 1891 et 1896 sur le ruisseau du Vors. Il aménage également le lac du Crozet qui alimente le ruisseau de Lancey en construisant un barrage, puis en creusant un tunnel rejoignant le fond du lac où il met en place un « siphon » qui lui permet d'avoir de l'eau de façon régulière tout au long de l'année.