Figures libres, figures imposées de la danse
Durant l’Antiquité, si la danse est étroitement liée à l’acte rituel qui la formalise, l’esthétique occupe une place grandissante octroyant à cette discipline une dimension éminemment artistique. Progressivement, les danses sociales ou théâtralisées obéissent à une codification consignée dans les traités qui fleurissent en Europe occidentale depuis l’Italie dès le XVe siècle. La Renaissance marque l’avènement de la danse dite savante, stylisée et raffinée, conçue pour le double plaisir d’être dansée et regardée.
Garante de la cohésion du groupe social, la danse prend place lors de réjouissances privées ou publiques. Les maîtres à danser dispensent un apprentissage caractérisé par une technicité et une diversité de styles, prémices de « La Belle danse » conforme au classicisme. La danse spectaculaire prisée à la Cour s’accompagne d’un vocabulaire spécifique, d’un cadre adapté, d’une musique et de textes consignés dans des livrets.
La danse ainsi théâtralisée n’en demeure pas moins populaire au XVIIIe siècle par l’entremise notamment des écoles, des théâtres, des opéras et des bals, puis au siècle suivant, des cabarets qui accueillent en leur sein des artistes de tous horizons. Dans ce contexte florissant, les Ballets russes, sous l’impulsion de Diaghilev, marquent l’affirmation d’une nouvelle relation au corps au croisement d’une multiplicité de disciplines artistiques, aux confins de la modernité.
Le Noviciat 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye