Retour d'Italie. Hébert collectionneur
Céramiques italiennes et verreries de Venise
Une nouvelle présentation met en exergue des objets d’art décoratif appartenant au fonds du musée. Souvenirs familiaux, objets de la vie quotidienne ou collections personnelles d’Ernest Hébert, ils nous replongent dans l’atmosphère du XIXe siècle en même temps qu’ils nous permettent de mieux connaître sa personnalité. En Italie, tandis qu’il dirige l’Académie de France à Rome, ou au cours de ses excursions, Hébert chine volontiers. Il se rend chez les antiquaires ou fait les marchés de village toujours à l’affût d’une pièce rare ou typique. Sa meilleure source, en cette fin de siècle, est constituée par les ventes aux enchères. A son « Retour d’Italie », Hébert déballe ses caisses chargées de curiosités. Ses dernières trouvailles, céramiques originaires de toute la péninsule et verreries de Venise, vont rejoindre sur les étagères les souvenirs déjà accumulés.
Les pièces de faïence italienne constituent, après les tissus, l’ensemble le plus important en nombre et le plus homogène de ses collections. Déjà rares à l’époque, les « majoliques » sont très recherchées par de riches amateurs qui délèguent leur collecte à des rabatteurs spécialisés. Plus de soixante-dix pièces acquises par ses soins, plaques héraldiques ou religieuses, bénitiers, vases, pots de pharmacie, assiettes ou coupes représentent la production des principaux centres italiens : Faenza, Deruta, Castelli et Caltagirone en Sicile. Elles couvrent toutes les périodes, du XVIe au XIXe siècles.
Une cinquantaine de verreries de Murano tiennent sans doute moins de la collecte systématique que de la trouvaille fortuite. Parmi celle-ci, quelques pièces très anciennes, du XVIe et XVIIe siècles, sont exceptionnelles soit par leur forme et par leur couleur, comme la gourde de verre pourpre, soit par leur décor stylisé en émaux, comme la coupe aux poissons, soit par leurs formes complexes, comme les gobelets. Par ailleurs, d’autres objets, vases ou service de table, sont plus courants. Précieux et fragiles, transparents et irisés, ils conservent encore une aura toute particulière.