De la préhistoire à l’âge des métaux
Un territoire lentement humanisé
De la préhistoire à l'âge des métaux (55000 - 121 avant Jésus-Christ)
Les périodes glaciaires ont longtemps empêché toute occupation humaine dans nos contrées. L'homme de Néandertal s'y aventure tout de même autour de -55000 à la faveur d'un réchauffement, laissant derrière lui de minces traces de son passage, tels des éclats de silex débités. À la fonte des glaciers, vers -15000, l'Homo sapiens s'installe durablement dans notre région. Il enterre ses morts, comme Alexandre, avec du mobilier funéraire, orne des os de dessins figuratifs ou abstraits et domestique des chiens, parfois même des ours. Excellent chasseur, ses armes évoluent progressivement de la sagaie vers l'arc aux minuscules pointes de flèches.
Vers -5000, les habitudes des Alpins connaissent de profonds bouleversements. La période néolithique voit ainsi la diffusion d'une culture méditerranéenne centrée sur l'élevage et l'agriculture, qui sédentarise les populations. D'abord bergers, comme à la Grande Rivoire, à Sassenage, les hommes développent progressivement des cultures de céréales et de légumineuses, conservées et cuites dans de la céramique, comme l'atteste le village des Baigneurs, à Charavines.
L'âge des métaux, période de transition entre préhistoire et Antiquité, voit la métallurgie du bronze puis du fer révolutionner progressivement la vie des communautés humaines. Au deuxième millénaire, armes, outils et bijoux en bronze permettent le développement d'une élite princière, inhumée dans des sépultures richement ornées. À l'âge du fer, des tribus celtes, tels les Allobroges, viennent fonder des bourgs dans les vallées, où ils frappent des monnaies gauloises.
Production expérimentale de taille de silex, méthode Levallois
Du bloc de silex préparé sont détachés des éclats aux tranchants aigus.
Réalisation R. Picavet, 1998