Le temps recomposé
Le temps recomposé
Le musée conserve de nombreuses œuvres d’artistes du XXe siècle issues pour partie de la collection de Jean Vinay (Volti, Mainssieux, Cocteau, Foujita, Savin, Lorjou, Desnoyer…). Amitié fidèle ou admiration particulière, elles reflètent le goût d’un peintre, témoin de son temps. De son séjour en Afrique du Nord à Montmartre, ce sont autant d’inédits révélés pour la première fois aux côtés des œuvres de Jean Vinay pour un dialogue ininterrompu.
Jean Vinay des contreforts du Vercors à Montmartre
L’œuvre de Jean Vinay émeut à bien des égards tant celui-ci a cette faculté de transcender le paysage en une myriade de sujets, de couleurs qui se fondent souvent avec délice en des perspectives toutes personnelles. L’artiste peint comme il vit ; ses jardins et ses quais de Seine ne sont jamais éloignés des monuments iconiques de la capitale ; il tâtonne, recherche le geste adéquat, embrasse les formes et les contours de ses motifs avec frénésie jusqu’à s’affranchir d’une composition rigoureuse qui saura séduire autant qu’étonner par un style propre, presque charnel et sensoriel dans la traduction des atmosphères. Consciencieux, toujours, déroutant, parfois… Jean Vinay est en quête perpétuelle.
Ses œuvres ont souvent cette force hypnotique qui bouleverse par une poésie proche de l’intime. Peintre de Paris, peintre sensible des accords discrets, Jean Vinay, l’enfant de l’Isère et du Dauphiné, transpose la verticalité des montagnes de la terre qui l’origine dans la minéralité de ses représentations. Au crépuscule de sa vie, ses œuvres auront un prolongement intime dans son refuge de l’Albenc lorsqu’il évoquera les jours heureux en sa maison dauphinoise.
Des affinités sélectives pour une collection inédite
Un tel art est pure révélation de l’instinct et c’est là, en cette naïve sincérité qu’il convient d’y rechercher le mérite peu ordinaire. Car le métier déjà expérimenté dont font preuve les travaux du jeune peintre dénote une vraie nature…
Lucien Mainssieux - Oran, 22 avril 1943
Des années d’apprentissage auprès des maîtres rencontrés en Afrique du Nord, Lucien Mainssieux et Albert Marquet, jusqu’à la reconnaissance de ses pairs dans les années 1950, Jean Vinay a côtoyé de nombreux artistes représentatifs des diverses tendances de l’art de cette deuxième moitié du XXème siècle. De l’abstraction lyrique de Nicolas Carréga à l’expressionnisme exalté de Bernard Lorjou en passant par la figuration poétique de Ginette Rapp, Henriette Deloras ou encore André Hambourg, les oeuvres rassemblées témoignent d’une diversité de regards avec pour point commun un attachement résolu à la figure et à l’expression individuelle, libre de toute école.
Au fil des rencontres, des expositions et des Salons, Jean Vinay reçoit des mains de ses amis et maîtres des témoignages de leurs affinités artistiques. Une collection se constitue de fait pour l’artiste dauphinois qui conserve ces œuvres dans son atelier et que sa veuve, Renée Vinay, confiera ensuite au Département de l’Isère.
Oeuvres originales, lithographies et affiches sont ainsi confrontées aux œuvres de Jean Vinay. Des échos sensibles se font jour dévoilant une multiplicité d’approches et un éclectisme lumineux et permettent de découvrir ou redécouvrir des itinéraires artistiques souvent méconnus.
Avec les œuvres de Yves Brayer, Rodolphe Caillaux, Nicolas Carréga, Jean Carton, Roger Chapelain-Midy, Jean Cocteau, André Cottavoz, Henriette Deloras, François Desnoyer, Foujita, Othon Friesz, Gen Paul, Marcel Gili, Paul Guiramand, André Hambourg, Pierre Lelong, Bernard Lorjou, Lucien Mainssieux, Roger Montané, Marcel Mouly, Max Papart, Orlando Pelayo, Ginette Rapp, Maurice Savin, Maurice Verdier et Jean Vinay.
Les rendez-vous à ne pas manquer
Visites guidées de l’exposition : dimanches 20 mars, 17 avril, 12 juin, 18 juillet, 18 septembre, 13 novembre de 15h à 16h.
Visite en famille à l'occasion de Musées en fête le dimanche 15 mai.
Renseignements et réservations auprès du musée.