La maison du peintre
Le musée Hébert de La Tronche est installé dans un domaine de deux hectares et demi encore imprégné des souvenirs italiens de l’artiste. A l'époque du peintre Ernest Hébert, ce domaine comprenait une maison champêtre datées des XVII-XVIIIe siècles et un bâtiment de ferme avec ses dépendances, entourés d'un jardin, d’un verger, de vignes et de terres cultivables.
Hébert, qui a passé son enfance en ces lieux, y vient généralement plusieurs mois en été et songe même à s’y installer définitivement. À sa mort en 1908, sa femme Gabrielle Hébert, née d'Uckermann, est son unique héritière. Elle entreprend alors de faire de cette maison, un musée. Aménagé dans les bâtiments autrefois agricoles, ce musée privé ouvre ses portes en 1934. Il présente oeuvres, objets et correspondance de l'artiste. A la suite de Gabrielle Hébert, c'est René Patris-d’Uckermann, son fils adoptif qui gère l'ensemble. En 1979, il décide de faire donation de ce domaine au Département de l’Isère.
Aux origines...
L’histoire ancienne de la maison, avant la présence d’Hébert, est évoquée par la mise au jour et la restauration de fresques datant du XVIIe siècle. Cachées jusqu’alors derrière des boiseries, elles attestent, comme la présence de l’escalier de pierre à vis, ou encore, à l’extérieur, les bassins à jets d’eau et les murs de l’enclos, de l’importance historique de cet ensemble.
Le domaine, dont la disposition ne semble pas avoir été modifiée depuis 1771, comprend une maison de maître, une orangerie (désormais la salle d’accueil du musée), un jardin de plaisance, un jardin fruitier à l’arrière et un bassin en terrasse. En 1821, Amélie Hébert achète l’enclos résidentiel à Joseph Taulier.
En 1859, Amélie, séparée de son mari, donne la maison à son fils qui entreprend l’année suivante des travaux d’embellissement. Mais c’est en 1874, au retour de son premier directorat à la Villa Médicis, qu’Hébert, pensant s’installer à La Tronche transforme les dépendances. Il aménage les écuries qu’il fait surmonter d’un grenier à foin et d’une chambre pour le palefrenier. En 1875, date à laquelle il se voit confier la décoration de l’abside du Panthéon, il rachète la parcelle de terrain mitoyenne de la ferme pour y faire construire un pavillon, dont l’étage est réservé à l’atelier. Ses voyages répétés à Paris et en Italie ne lui permettent pas de profiter beaucoup de celui-ci, d’autant que, peignant généralement en plein air, il aime s’installer dans une allée de buis du jardin.
À la mort du peintre, le 4 novembre 1908, sa femme, Gabrielle, hérite du domaine, qu’elle conserve afin d’en faire un musée. Commence alors une quête systématique des œuvres, objets et correspondances de son mari. En 1910, la dépouille d’Hébert est transférée dans un tombeau de style néoclassique, érigé dans le jardin, rendant de ce fait la propriété inaliénable. Vers 1933, la veuve de l’artiste commence à faire aménager les salles d’expositions dans les dépendances qui jouxtent le pavillon de l’atelier, mais elle meurt le 23 juin 1934, à la veille de l’ouverture du musée.