Tibétains. Peuple du monde
En résonance avec les expositions qu’il consacre régulièrement aux autres cultures, le Musée dauphinois appréhende aujourd’hui une population lointaine mais dont le rapport à la montagne et la spiritualité trouvent un fort écho en Isère.
Nourrie des travaux de Marie-Florence Bennes, journaliste et anthropologue, et de Christian Rausch, photojournaliste, l’exposition invite à la connaissance de l’histoire du peuple tibétain et défend l’idée que chacun a le droit de vivre selon sa culture.
Des Alpes au Tibet, la montagne et l’activité pastorale suggèrent quelques comparaisons. Très vite pourtant l’on en perçoit les différences...
Dès qu’apparaissent les précieuses statuettes des divinités du panthéon tibétain, issues des collections de l’École française d’Extrême-Orient, le dépaysement devient total. Car tout dans la nature est sacré pour ce peuple éminemment mystique.
La visite se poursuit autour de l’histoire et de la répartition géographique de la culture tibétaine puis s’interrompt, presque brutalement. Là, seule l’image révèle les transformations profondes subies par ces régions saisies par la modernité, dont la titanesque liaison ferroviaire qui relie Lhassa au reste de la Chine en est l’image emblématique.
L’identité tibétaine survivra-t-elle aux changements qu’elle connaît au Tibet, privée par ailleurs de la reconnaissance et du respect qu’elle mérite ? À Dharamsala, en Inde du Nord, les exilés se sont organisés pour l’existence d’un Tibet politique libre et démocratique
et pour la transmission d’une culture millénaire.
La dernière partie de l’exposition rend compte des liens entre la population alpine et le Tibet. Ainsi, des associations locales de défense des Droits de l’Homme agissent en Inde du nord et au Népal. D’autres cultivent les fondements religieux du bouddhisme tibétain, tel Karma Migyur Ling à Montchardon dans le Vercors. C’est aussi la présence d’une population originaire du Tibet qui a trouvé refuge dans les territoires alpins, et en particulier en Suisse, l’un des premiers pays européens où ces exilés s’installèrent à partir des années 1960.
L’exposition a bénéficié localement du concours d’associations qui défendent les droits des Tibétains, de centres bouddhiques tibétains, d’universitaires, mais aussi de personnes qui se passionnent pour le Tibet.