Français d'Isère et d'Algérie
Entre les immigrés originaires d’Algérie, les Français rapatriés, les Harkis et les anciens combattants, quatre mémoires s’expriment, douloureuses, légitimes, parfois concurrentes et difficiles à concilier. Cette exposition tente de rendre compte de ces mémoires peu entendues, comprises et reconnues, celle des migrants qui quittent le Dauphiné pour s’installer en Algérie à partir des années 1840 et celle des "Pieds-Noirs" et des Harkis qui viennent y vivre au début des années 1960.
Présentée dans le cadre de “Djazaïr, une année de l’Algérie en France”, l’exposition est issue de deux années d’échanges fructueux avec les associations de rapatriés de l’Isère.
1500 familles dauphinoises partent en Algérie au XIXe siècle. Plus d’un siècle plus tard, leurs descendants de retour en France dans les circonstances dramatiques que l’on connaît, durent recommencer une vie nouvelle, sur une terre qui n’était plus vraiment leur. C’est à partir du vécu de ces Français d’Isère et d’Algérie, à quelque 130 ans d’intervalle, que l’exposition retrace l’histoire de la colonisation puis de la décolonisation. Placée sous le signe du soleil, de la lumière, de la chaleur et de l’ailleurs, la scénographie mobilise le regard, l’ouïe et l’odorat et sollicite chacun des sens participant de la mémoire, jouant tantôt le registre de l’émotion, tantôt celui de la réflexion.
Entre les Pieds-Noirs, les Harkis, les anciens combattants et les immigrés d’origine algérienne, des mémoires différentes s’expriment, légitimes, souvent douloureuses, et parfois opposées.
Puisse l’exposition Français d’Isère et d’Algérie contribuer, en cette année de l’Algérie, à la reconnaissance d’une seule Histoire, française et algérienne où la dignité de chacun soit reconnue et respectée.