Le musée
Hector Berlioz naît le 11 décembre 1803 à La Côte Saint-André en Isère où il passera les dix-huit premières années de sa vie. Sa maison natale est aujourd’hui un musée dédié à la mémoire et à l’œuvre de ce compositeur considéré comme l’un des plus grands représentants du Romantisme européen. Le jeune Hector reçut dans cette demeure les enseignements de son père, le docteur Berlioz, qui le destinait tout naturellement à la médecine. Très vite, Hector montra une grande sensibilité pour la musique et composa, dès l’âge de douze ans, ses premières romances. Il garda durablement la nostalgie de cette période à La Côte Saint-André faite de la beauté des paysages dauphinois et des premiers sentiments amoureux qu’il éprouva adolescent. Edouard Herriot inaugura, dans ces murs, le premier musée en 1935. Plusieurs fois réaménagé, le Musée Hector-Berlioz fut entièrement réhabilité en 2003 à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la naissance du compositeur. Conforme aux descriptions laissées par son père, l’aménagement intérieur a préservé l’âme du lieu qui forgea le caractère du jeune Berlioz, rendue plus sensible encore par la découverte des décors peints de sa chambre d’enfant.
Chacune des pièces de la maison dévoile une facette de la vie de Berlioz, éclairée par sa correspondance, ses partitions, diplômes, couronnes et médailles honorifiques, objets et mobilier acquis au cours de son existence. La voix d’Hector Berlioz guide le visiteur dans les appartements, de la cuisine au petit salon-bibliothèque et jusque dans le grand salon où le jeune prodige joua ses premières notes de musique. Mais avant même de pénétrer dans les pièces de la maison quelques repères sont donnés au visiteur : Berlioz en son temps (époque de profonds bouleversements politiques et de l’épanouissement du Romantisme) ; Épisodes de la vie d’un artiste (l’enfance en Dauphiné, Paris et la découverte d’une vocation musicale, le séjour en Italie…) ; L’œuvre du musicien, compositeur et chef d’orchestre ; L’œuvre de l’écrivain, théoricien de la musique et critique musical. Fonds unique en France, sans cesse enrichi, le musée conserve plus d’un millier de lettres autographes d’Hector Berlioz et de son entourage, mises à disposition du public grâce au dispositif innovant « Lettres ouvertes » qui permet de découvrir le quotidien et l’intimité du compositeur et de ses proches. Un espace dédié aux phonographes permet également de tout connaître de ces objets qui ont si souvent permis la diffusion des oeuvres de Berlioz. Enfin, dans l’auditorium ouvert sur le jardin, un « jukebox » invite les mélomanes à écouter ou réécouter à loisir l’œuvre musical du maître à travers une sélection d’extraits de ses compositions dirigées par les plus grands chefs contemporains. Chaque année une exposition temporaire dévoile dans les anciennes caves de la maison, un épisode de la vie de l’artiste, du monde artistique ou musical. Tandis que, tout au long de l’année, le musée s’anime au rythme d’une programmation des plus variées. Si, à la belle saison, des concerts résonnent dans le jardin, des représentations plus intimistes et ciné-concerts prennent place dans l’auditorium en période hivernale. Aussi, pendant les vacances scolaires, les enfants participent à des ateliers de pratique artistique, des visites-enquêtes, des projections et des spectacles musicaux.
Premier Niveau
La cuisine est l'une des pièces qui a le mieux conservé l'atmosphère d'origine du début du XIXe siècle. Par le débarras, celle-ci s'ouvrait sur une chambre à coucher. Le mobilier et les objets de la vie quotidienne ont été rajoutés et ne sont donc pas tous liés à la maison Berlioz.
Le petit salon à manger abritait les repas en famille, de façon plus intime et raffinée que la cuisine. Les placards ont été garnis de vaisselle et de linge, selon les inventaires du docteur Berlioz. Cette pièce a conservé son décor d'époque, le salon à manger évoque les ancêtres du musicien.
Le cabinet du Docteur Berlioz permet de pénétrer dans l'intimité d'un bourgeois savant et éclairé de la fin du siècle des Lumières. Vide de tout mobilier d'origine, le réaménagement de cette pièce s'inspire des inventaires des intérieurs dauphinois.
La chambre d'Hector Berlioz comporte des décors peints datant de l'enfance d'Hector découverts lors de la dernière restauration. Ce sont les murs de cette pièce qui furent les premiers témoins de sa passion pour l'amour et la musique, avant son départ à Paris à l'âge de dix-huit ans.
Deuxième niveau
Le petit salon bibliothèque : la restauration de cette pièce, qui a probablement contenu une bibliothèque, a permis de mettre au jour une très jolie fresque de style Louis XVI, décoration naïve aux motifs de cerises et de fleurs des champs. Le salon témoigne aujourd'hui de la vie intime et amoureuse de Berlioz. Quatre femmes inspirent et enflamment le musicien : chacune d'elles éclaire un épisode de la vie de l'homme qui les a aimées. L'une d'elles, Harriet Smithson, lui donne un fils unique : Louis.
La chambre natale : grand salon de réception de la famille, la tradition rapporte que c'est dans cette pièce qu'Hector vit le jour. Elle devient prétexte à l'évocation de la vie de Berlioz à Paris et de ses nombreux voyages. Pendant plus de vingt-cinq ans, Berlioz parcourt l'Europe de Bruxelles à Saint-Pétersbourg et de Moscou à Londres. On y retrouve aussi le piano Erard qui a appartenu à Marie Reccio, puis à Hector.
Le grand salon : dans cette grande pièce de réception, aux boiseries de style Louis XV d'origine, fut celle où retentirent les premières notes de musique du jeune Berlioz. C'est ici qu'il prend avec d'autres enfants de La Côte ses premiers cours donnés par un maître de musique que son père et quelques familles amies font venir de Lyon.
Troisième niveau
La chambre d'Adèle : bien que l'agencement et l'affectation de toutes les pièces de la maison ne soient pas toutes bien identifiées, cette pièce est connue comme étant celle de la « sœur chérie » de Berlioz. Elle fait découvrir aux visiteurs les relations privilégiées qu'entretient le compositeur avec ses sœurs Adèle et Nanci, puis avec ses nièces, tout au long de sa vie.
La chambre de Nanci : peu différente de la précédente, cette chambre permet d'évoquer les dernières années de la vie du compositeur, sa mort à Paris et la naissance d'un véritable culte autour de sa personnalité. Dès la fin du XIXe siècle, on commence à redécouvrir son œuvre.
La salle des phonographes : retrace l'histoire de l'enregistrement du son et de sa diffusion. Phonographes, gramophones et autres « paléophones » racontent le temps des pionniers.
Siège de l’Association nationale Hector Berlioz, le musée est aussi un lieu de rencontre et de partage autour de la figure du compositeur et de la musique dans toutes ses expressions. Le Festival Berlioz se déroule chaque année au mois d’août à La Côte Saint-André. Des concerts symphoniques et des rendez-vous musicaux sont programmés au Château Louis XI et dans divers lieux en Isère.
Informations sur : Association nationale Hector Berlioz et Festival Berlioz