LES ROUTES ARCABAS

Et si vous partiez sur les traces d'Arcabas ?
En Isère, huit itinéraires au départ du musée Arcabas en Chartreuse s'offrent à vous !

Un ange fait du vélo
Ange espiègle I Arcabas, 1986 I © Denis Vincon

 

ROUTE 1 : du musée Arcabas à l’église du Sappey-en-Chartreuse

L’édifice est attesté sur le même site depuis 1115 ; il a été remanié au XVIIème siècle puis au milieu du XIXème et à la fin du XXème. En 2002, Arcabas a réalisé huit vitraux abstraits, sur le thème de la Résurrection, soit 15 m² de technique bi-verres, avec le maître-verrier Christophe Berthier.

Roger Caracache (1945-2011), après avoir consacré sa vie professionnelle à la direction de projets culturels – notamment la Maison de la Culture, devenue le Cargo, de 1989 à 2000 – devient maire  du village, de 2001 à 2008. Le père Rendu (1926-2019), prêtre du Sappey-en-Chartreuse pendant 54 ans, gardien du patrimoine du village, photographe, historien, reçoit l’appui du maire pour faire décorer l’église par Arcabas.

Celui-ci  en parlait en ces termes : « C’est le père Rendu qui est venu me voir ; il voulait une Résurrection dans le chœur. J’ai conçu un passage de l’entrée au chœur, pour qu’il y ait une unité. J’ai utilisé la forme du sapin. Dans l’entrée il n’y a que du gris et du blanc, et au fur et à mesure qu’on avance, une couleur apparaît, puis une autre, avant la grande fête de la Résurrection, dans le fond. »


En pratique

  • Adresse : Le Bourg 38700 Le Sappey-en-Chartreuse
  • Contact : office de tourisme du Sappey-en-Chartreuse : 04 76 88 84 05 sappey.mairie@wanadoo.fr
  • Horaires : L’église est ouverte tous les jours  de 9 à 19 h
  • A 13 km du musée - Durée : 17 minutes
  • Des flyers sont à disposition à l’office du tourisme.

ROUTE 2 : du musée Arcabas au campus de Saint-Martin-d’Hères, bâtiment des Sciences Politiques

La Guerre La Paix 

En 1967, ces œuvres ont été conçues, dans le cadre du 1% des universités, pour la Salle des Actes Claude Domenach. Pendant les travaux d’extension de Sciences Po, les deux peintures ont été restaurées par Florence Droin (atelier de l’Arno) avant de trouver leur place actuelle dans la nouvelle extension du bâtiment. Non seulement la restauration a ravivé les couches picturales, mais elle a aussi permis de découvrir qu’Arcabas les avaient peintes sur... des portes en bois !

La Guerre est évoquée par un immense taureau-vache au quadruple pis, à la tête squelettique et au corps allongé. Un singe à califourchon, tourné vers l’arrière-train, regarde le spectateur en jouant d’une trompette d’où s’échappent des losanges colorés. Le visage, en conversation, au centre de La paix évoque une œuvre du Couronnement de Saint-Hugues. C’est la seule figure humaine de ces grandes toiles. Deux colombes, une blanche et une noire, et dans le bas du tableau un vélo, chevauché par un extraterrestre, figurent également sur le tableau.


En pratique

  • Les tableaux sont dans le hall d’entrée de Science Po Grenoble en hauteur, visibles aux heures d’ouverture au public.
  • Hall d’entrée de Sciences Po Grenoble – UGA — 1030 avenue Centrale, 38400 Saint-Martin-d’Hères Téléphone  04 76 82 60 00
  • A 28 km du musée - Durée : 41 minutes

ROUTE 3 : du musée Arcabas en Chartreuse à l’église de Saint-Ismier

L'église de Saint-Ismier était déjà là en l'an 1000 ! Elle a subi de nombreuses transformations au fil des siècles notamment une travée,  un porche, une chapelle supplémentaires. Au XXème siècle, dans les années 70, l'église a été restaurée, la décoration néo-gothique du XIXème enlevée pour un style plus dépouillé. Le portail roman du XIème siècle et les quatre colonnettes en molasse, surmontées de chapiteaux romans archaïques où figurent sirènes à deux queues et pampres, sont classés au titre des Monuments historiques depuis 1908.

Les six vitraux ont été conçus par Arcabas et réalisés avec la collaboration deux maîtres-verriers grenoblois. Celui du chœur Le Souffle de l’Esprit évoque la Pentecôte et a été réalisé en 1984 par Jean Bessac. Les cinq autres situés à l’entrée de la nef ont été produits par l'atelier Montfollet en 1989 et illustrent la vie de Jésus. Coté nord sous la tribune à dominante bleu, on trouve L’Annonciation, La Visitation et La Nativité, et côté sud à dominante rouge, La Crucifixion et Les outils de la Passion.
 
L’art du vitrail utilise des techniques séculaires pratiquement inchangées aujourd’hui encore. On réalise d’abord, à l’échelle 1/10e, une maquette très précise, qui représente les sujets, la décoration, la répartition des taches de couleur, le tracé général des jointures et la place de l’armature maintenant l’ensemble. Agrandie à la taille réelle, elle permet d’affiner la position exacte de chaque élément dont les lignes déterminent la découpe des morceaux de verre.

Le maître-verrier fait ensuite son choix des couleurs. La découpe des feuilles de verre s’effectue au diamant et les pièces du ‘puzzle’ sont ensuite assemblées sur un calque. Certaines pièces peuvent être peintes directement sur le verre par l’artiste. Après cuisson des panneaux à 650°, chaque pièce est encastrée dans des baguettes de plomb. C’est le sertissage traditionnel.

Dans l’église de Saint-Ismier, l’art sacré à la riche palette de couleurs des vitraux d’Arcabas est particulièrement magnifié les jours de soleil.


En pratique

  • Église de Saint-Ismier, avenue de l’église, 38330 Saint-Ismier
  • A 28 km du musée - Durée : 41 minutes
  • Entrée de l’église par la porte latérale de 10 à 19h.
  • Contact : Mairie de Saint-Ismier au 04 76 52 52 25 / Paroisse de Saint-Ismier au 04 76 52 26 16

ROUTE 4 : du musée Arcabas à l’église Notre-Dame de l’Assomption La Tour-du-Pin

Le triptyque du XVIe siècle situé dans la chapelle nord de l’église Notre-Dame de l’Assomption de La Tour-du-Pin a été rejoint par le triptyque d’Arcabas dans la chapelle Sud en 2000. Le premier, classé monument historique en 1904 et d’un auteur inconnu, représente La Passion du Christ. Le second célèbre L’Adoration des Mages d’Orient. Ses dimensions sont un peu plus modestes que celle du triptyque de la Renaissance, soit 3,46m x 1,81m et sans panneau latéral mobile. Ce triptyque, en bois aggloméré d’une seule pièce, est original en ce qu’il traite un seul et même sujet sur les trois parties. Elles sont séparées par deux colonnettes dorées à la feuille sur fond de bol d’Arménie ocre rouge. Sur le panneau de gauche, on reconnaît Balthazar et son page. Sur le panneau central, Gaspard et Melchior, agenouillés, se prosternent devant l’enfant soutenu par sa mère. Au loin, on devine le train d’équipage des Rois Mages. Aux pieds de Marie, Arcabas a peint l’Agneau sacrifié, symbole du Christ, Agneau mystique. Sur le panneau de droite, Joseph, discret, se tient près de la porte de sa demeure. A son côté, l’âne, qui emportera toute la famille en Égypte pour échapper au Massacre des Innocents ordonné par Hérode.

Interviewé par Christophe Batailh, Arcabas révèle une part de son inspiration sur son  triptyque : « Le maire de La Tour-du-Pin, accompagné de deux de ses amis, a eu cette idée, à la fois géniale et farfelue, de créer un challenge en m’invitant à peindre un retable contemporain, car il ne trouvait pas le retable ancien assez visité... Même hauteur, même envergure de face centrale, et un seul thème illustré. Le premier triptyque représente un sujet tragique : le chemin de Croix, la Déposition de la Croix avec, au centre, une Déploration. Moi, je me suis dit qu’il fallait insister sur ce qui est le grand cadeau reçu par les chrétiens et qui se situe à Noël : la Naissance de l’Enfant Christ. Alors c’est l’Adoration des Mages d’Orient que j’ai peinte, en parallèle au Triptyque de la Passion».


En pratique

  • Église Notre-Dame de l’Assomption, place de l’église.
  • A 53 km du musée - Durée : 1H00
  • Visites commentées : le 1er dimanche de chaque mois à 15h, d’avril à octobre. Pour les groupes à partir de cinq personnes, possibilité sur rendez-vous au 04 74 97 14 87. Office de Tourisme des Vals du Dauphiné

ROUTE 5 : du musée Arcabas en Chartreuse à la Basilique du Sacré-Cœur à Grenoble

L’édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Grenoble a été réalisée de 1910 à 1943, sous l’épiscopat de Mgr Caillot, avec la volonté du fondateur l’abbé Joseph Viallet. Leur souhait était de créer un « petit Montmartre dauphinois » en lien avec le sanctuaire de La Salette.

L’usage du béton, de l’entreprise Porte de France, devenue Ciments Vicat, la présence d’une charpente métallique en toiture, du type Eiffel permettent de s’affranchir des contreforts et offrent de larges espaces intérieurs.

L’édifice de style Romano-byzantin est bâti selon un plan de basilique romaine avec une abside semi-circulaire et un cœur surélevé visible en tout point de l’édifice. Ses dimensions : 65 m de longueur, 35 m de largeur, 24 m de hauteur, une surface au sol de 2275 m² et 1499 places assises.

Lors de sa rénovation entre 2013 et 2016, et afin de donner vie aux baies en verre blanc de 6, 5 m de haut et de 2 m de large, il a été proposé à Arcabas de réaliser vingt-quatre vitraux.

Il s’agit d’œuvres originales sur le thème de la Création.

Il nous explique :

 « Les vitraux du Sacré-Cœur sont abstraits ; il n’y a pas de clé de lecture. La thématique  en est la Création, c’est-à-dire ce que rencontre nos yeux. Les harmonies dans le silence, les formes et leur signification comme leur prolongement parfois étrange, mènent l’homme loin, vers le pourquoi et le comment, dans l’humilité, près de celui que nous nommons Dieu. Avec ce que j’ai à ma disposition, la lumière et la couleur, je voudrais faire partager à mes frères les hommes, ma reconnaissance au Créateur de qui émane toute beauté. Ainsi voilà mon projet, que la grâce vienne ! ».

En lien étroit avec Arcabas, le maître-verrier Christophe Berthier, a réalisé ces vitraux avec des verres soufflés à la bouche comme au XVIe siècle et une palette de verres riche de 1500 nuances.

Derrière le Maître-Autel, Arcabas a également réalisé sur des plaques de cuivre revêtues de feuille d’or* trois colombes représentant  La Trinité « l’Esprit de Dieu planant au-dessus de sa Création ».

Architecte du projet de rénovation  : Pierre Douillet. * Julien Rapin, doreur de l’atelier Accord et âme.


En pratique

  • Basilique du Sacré -Cœur, 4 rue Emile Gueymard - 38000 Grenoble
  • Contact : 04 38 03 84 30
  • A 28 km du musée - Durée : 41 minutes

ROUTE 6 : du musée Arcabas à l’église du Saint-Esprit à Chamrousse

L’église du Saint-Esprit, édifice labellisé au Patrimoine contemporain du 20ème siècle en Rhône-Alpes, a été construit en 1967 par l’architecte Pierre Jomain.

Prévu dans le cadre du plan d'aménagement général de Roche-Béranger (Chamrousse 1750), le centre œcuménique (aujourd’hui église), en maçonnerie de béton et pierre apparente, est établi sur un terrain en forte déclivité, bordé par deux voies. A l'ouest, un grand mur ondulé, bardé d'écailles de cèdre rouge, assure une bonne protection aux vents dominants. Une toiture en surface gauche (avec charpente métallique) et en pente inverse de celle du terrain s'y appuie.

Cette architecture-sculpture, aux deux chapelles reliées entre elles par un puits de lumière, est le fruit d’une riche aventure créatrice entre Pierre Jomain, architecte-artiste, Arcabas, peintre et sculpteur, et Pierre Székely, sculpteur. Ainsi, dans la partie haute, l'autel, le tabernacle et les fonts baptismaux sont-ils des œuvres de Pierre Székély, en pierre du Tarn forgée au feu.

Dans la chapelle basse, Arcabas est l'auteur d’un tabernacle sur bois, d'une remarquable fresque murale aux couleurs noir et or. C’est une œuvre charnière entre sa période figurative et sa période abstraite. La fresque et la paroi de lumière d’Arcabas jouent avec les rayons du soleil et donnent vie à cette petite chapelle en forme d’œuf. Un mur arrondi est fractionné en formes géométriques qui donnent du relief et domptent la lumière. Une façade continue est creusée de figures abstraites dorées. Arcabas a utilisé du polystyrène comme coffrage dans le béton, puis l’a fondu avec un fer à souder ! En 2014, Arcabas offre le tableau de La Madone qu’il avait réalisé pour ce lieu en 1967.
 


En pratique

  • Église du Saint-Esprit, 165 rue des Pensées, 38410 Chamrousse
  • A 54 km du musée - Durée : 1H15
  • Contact : 04 76 59 02 27
  • Mail : bibliotheque@chamrousse.com
  • La chapelle basse n’est ouverte qu’à l’occasion des visites commentées

ROUTE 7 : du musée Arcabas à l’église Notre-Dame-des-Neiges à l’Alpe d’Huez

La petite chapelle, construite en 1940 au centre de l'Alpe d'Huez, était trop petite pour accueillir les nombreux touristes vingt ans plus tard. A l’occasion des Jeux olympiques de 1968, le père Jaap Reuten, qui fut curé de la station de 1964 à 1992, imagine le projet d'une nouvelle église et demande à Jean Le Boucher et à l'architecte Jean Marol de construire une église en forme de tente, représentant celle du patriarche Abraham.

La construction de l'église Notre-Dame-des-neiges est achevée en 1970, et le dernier et treizième vitrail posé en 2002. Dans le chœur, est installé un orgue, unique au monde, en forme de main. L'instrument, conçu par le compositeur Jean Guillou, a été réalisé par le facteur d'orgues Detlef Kleuker.

L'église est construite avec des matériaux simples : béton pour l'ossature circulaire, cuivre pour la toiture, bois en lamellé-collé pour la charpente, verre translucide pour la coupole.

Après avoir franchi une longue entrée, on atteint un puits de lumière au centre. Ce puits est aussi le mât qui soutient la tente, la colonne vertébrale du bâtiment. L'assemblée est assise en rond autour du puits de lumière, comme autour d'un feu de camp.

Arcabas a réalisé treize vitraux, situés entre les culées des arcs en bois, qui dessinent le pourtour de la tente et transforment la lumière. Ils illustrent des scènes de l’ Évangile selon Saint-Marc. Réalisés de 1990 à 2002, ces vitraux ont été fabriqués par les maîtres-verriers Françoise Montfollet, puis Christophe Berthier, et posés par le maître artisan Léon Sert. Le financement fut assuré par les paroissiens, des donateurs, l’association Notre-Dame-des-neiges avec l'appui du diocèse. Dans un premier temps, les conférences de presse du Tour de France cycliste se tenaient même dans l'église pour assurer sa promotion !


En pratique

  • Église Notre-Dame-des-Neiges, 77 chemin de la Chapelle, 38750 Huez
  • A 95 km du musée - Durée : 1H50
  • Église fermée les mois de mai et de novembre.
  • Téléphone : 04 76 80 97 05
  • Site : www.notredamedesneiges-alpedhuez.asso.fr

ROUTE 8 : du musée Arcabas en Chartreuse à la Basilique Notre-Dame de La Salette

La basilique, à l’architecture néo romane, se dresse dans un somptueux paysage montagnard, à 1 800 mètres d’altitude.

La grande église de plan basilical, conçue au XIXème siècle, est composée de cinq nefs terminées par une abside et présente des volumes intérieurs très élancés. Dans le prolongement du bâtiment central, l'architecte René Maison a réalisé la chapelle de la Rencontre (1995). Fondée sur des piliers de béton, elle présente une forme polygonale, ouverte sur l'extérieur par deux larges pans vitrés, sur une estrade en arc de cercle.

Dans l’abside de l’église, Arcabas a peint un Christ Pantocrator (« tout puissant »), entouré du Tétramorphe (Les quatre évangélistes). Puis, dans la nef nord, il a peint un retable Les Noces de Cana et dans la nef sud une Déploration.

Dans la chapelle de la Rencontre, Arcabas a conçu le mobilier liturgique en bois et bronze,  le tabernacle en bronze poli. Il a peint une Madone à l’enfant Jésus, A ma mère, et réalisé les  vitraux, Oiseaux dans les buissons, avec le maître- verrier Christophe Berthier.


En pratique

  • Sanctuaire de Notre-Dame de la Salette, 38970 La Salette-Fallavaux
  • A 108 km du musée - Durée : 2H05
  • Contact : 04 76 30 32 90
  • Vous êtes en Matheysine, lieu d’inspiration de l’œuvre musicale d’Olivier Messiaen, notamment à Laffrey où il possédait une maison, devenue lieu de résidence artistique.