Sacré Berlioz ! Les images d'un iconoclaste
Avec le développement de la photographie, les années 1850 voient l'art du portrait se transformer. Peu à peu, les miniaturistes tendent à disparaitre au profit des ateliers de photographes qui se multiplient. L'image n'en perd pas pour autant sa dimension sacrée. Des photographes capturent à travers leur objectif les personnalités les plus diverses, du simple quidam aux grands de ce monde et aux artistes de renom. Ainsi, Nadar, Disdéri, Mayer et Pierson photographient toute une génération d'artistes en fixant à jamais à travers leurs objectifs la personnalité et l'âme de leurs sujets. Ces épreuves, et plus particulièrement les photos-cartes, témoignent non seulement de l'histoire de l'évolution d'une technique en révélant un véritable phénomène de société mais composent l'immense galerie des personnalités du XIXe siècle.
Si tous souhaitent apparaitre sous leur meilleur jour, la presse satirique et les caricaturistes dévoilent quant à eux leurs travers en les brocardant à loisir. Ainsi, Cham, Etienne Carjat, Gustave Doré, Benjamin Roubaud, J. J. Grandville, Honoré Daumier et même Nadar apportent-ils à travers leurs charges un regard décalé et souvent iconoclaste qui pourtant, et paradoxalement, participe encore à la sacralisation des idoles. Car l'image, ce « double » dont parle Edgar Morin, « détient la force magique ». Il est l'image, « à la fois exacte et rayonnante d'une aura qui le dépasse - son mythe ».
Hector Berlioz, comme tous les artistes de son temps, profite de la photographie naissante pour diffuser son portrait, son « double », auprès de ses contemporains. L'image venant ainsi compléter ses écrits et faire du « roman » un « mythe » que la presse satirique, dont les caricatures témoignent de l'incompréhension ou la désapprobation que suscitait souvent le génie novateur de Berlioz, participera involontairement à célébrer.
L'exposition propose de retracer à partir de bon nombre de portraits et de caricatures du compositeur ou de ses pairs réalisés de leur vivant - images pieuses et images rieuses -l'émergence d'une nouvelle identité, à la croisée du réel, de l'imaginaire et du sacré.
Festival Berlioz 2018
Sacré Berlioz !
Berlioz est un romantique qui a mis en musique l'amour et la passion comme nul autre avant lui. Berlioz est un visionnaire qui a participé à inventer les festivals, les concerts spectaculaires et l'orchestre moderne. Berlioz est un journaliste, un voyageur, un écrivain, un Européen avant l'heure. Mais Berlioz est aussi un enfant de La Côte-Saint-André qui adorait les fêtes de son village, la célébration des moissons, les sonneries de cloches et les chants des processions...
Pour annoncer le 150e anniversaire de sa disparition, le Festival Berlioz s'associe à l'Association Georges Antonin et propose un week-end d'ouverture exceptionnel, voyage dans le temps jusqu'à l'époque de Berlioz. Suivront quinze jours de concerts de musique sacrée et de sacrées musique, où les voix, les cordes et les vents offrent autant de frissons que les sommets alpins, quand la beauté des paysages de l'Isère se découvre sous nos pieds et que l'esprit s'envole au contact des cieux. Quinze jours d'émotions, de fête et de découvertes pour tous, petits et grands, connaisseurs ou curieux. Une invitation à rêver et la mise en lumière de la déclaration de foi de Berlioz : "l'amour et la musique sont les deux ailes de l'âme".
Bruno Messina, directeur
Informations et réservations : www.festivalberlioz.com