Du nouveau, salle de la République
Installation d’une nouvelle grisaille Jacques Réattu (1760-1833)
La Liberté et l’Égalité chassant de leur territoire les castes privilégiées
Le Musée de la Révolution française accueille dans ses collections une nouvelle grisaille peinte par Jacques Réattu en 1795, venant remplacer une autre grisaille du même artiste, installée au musée en 2018.
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Ce dépôt pour 5 ans du Musée Réattu à Arles, permet au public de découvrir une nouvelle imitation de bas-relief antique, initialement destinée au Temple de la Raison de Marseille. Etienne-Christophe Maignet, un robespierriste anticlérical, utilisa les arts et le théâtre comme moyen politique de rétablissement du gouvernement révolutionnaire. Dans sa volonté de déchristianisation, il souhaita également transformer l’ancienne église des Prêcheurs (Dominicains) en Temple de la Raison.
Afin d’aménager la nef gothique du bâtiment, il lança un concours pour la création « d’ouvrages de peinture », qui prendraient place au-dessus des travées de la nef. C’est Jacques Réattu, un artiste fougueux originaire d’Arles, qui remporta le concours en 1794. Rompu à la copie de l’Antique et auteur de plusieurs compositions magistrales témoignant de son attachement à la jeune République, il était parfaitement préparé pour satisfaire cette commande. Pour des raisons politiques et économiques, les travaux d’aménagement du Temple de la Raison furent stoppés et les grisailles ne furent certainement jamais installées.
Sur les 10 grisailles initialement prévues, 8 furent peintes et seulement 6 conservées, toutes au Musée Réattu à Arles.
La grisaille installée au Musée de la Révolution française ce jeudi, aurait été visible au-dessus de l'arc ogival ouvrant sur la cinquième chapelle à droite en entrant dans le Temple. Le titre original repris ici dans le contexte du musée a été modifié une première fois en 1804 sous l'Empire (La France précédée de la Victoire chasse ses ennemis et marque les limites de son territoire) et en 1816 sous la Restauration (La Religion et la Foi poursuivant les vices et les erreurs des peuples schismatiques et idolâtres).
Depuis les années 1980, les six grisailles ont fait l’objet d’études approfondies. Elles retrouvent aujourd’hui leur place majeure parmi les rares grands décors subsistant de la période révolutionnaire.
