[PROLONGATION] Mario Prassinos (1916-1985). L'arbre qui ne cache pas la forêt
« Mais déjà, se montrait le front sombre des grands arbres pressés l’un contre l’autre comme une foule qui m’aurait attendu. Une ouverture sombre indiquait le début d’un sentier qui s’enfonçait parmi la majestueuse population. Il fallait accepter l’invitation et suivre l’étroit chemin. »
Mario Prassinos, La colline tatouée, éditions Grasset, 1983.
Considéré comme l’un des grands peintres de sa génération, Mario Prassinos a partagé son temps entre Paris et la Provence. Dès ses débuts, le thème de l’arbre s’inscrit dans son univers. Il revient en leitmotiv, du lacis de branches tordues de son tout premier tableau, Scarabée d’or, aux clairières fantasmagoriques des Supplices, en passant par les Cyprès de Spetsai et les Jardins turcs, souvenirs des plaines ottomanes de son enfance et de celles des environs de Paris. Arbres dépouillés, arbres-bouquets ou forêts ténébreuses, « majestueuse population », écrit-il, qu’il offre aux regards des visiteurs. L’évènement L’appel de la forêt, proposé cette année par le Département de l’Isère, nous donne ici l’occasion de découvrir l’œuvre originale de cet artiste célèbre.
Le musée expose près de trente oeuvres, peintures, tapisseries et gravures. Des portraits photographiques de Mario Prassinos, effectués par ses contemporains, et un film de Lucien Clergue sur l'artiste complètent la présentation.
Mario Prassinos (1916-1985) est né à Constantinople dans une famille gréco-italienne implantée depuis longtemps en Turquie. Installé en France avec sa famille en 1922, il fait ses études à Paris avant d’entreprendre, peu après la guerre, une féconde carrière de peintre.