Acquisitions | Dons | Restaurations

Chaque année, le musée complète ses collections par des acquisitions d'oeuvres ou grâce à des dons.
Il procède lorsque c'est utile à la restauration de certaines d'entre elles avant de les exposer.

Portrait de François de Sales de Roux-Deagent, comte de Morges (1734, Risset - 1801, Paladru)

François de Sales est issu d’une famille de noblesse de robe dont le titre comtal ne remonte qu’à 1731. Page de la petite écurie à Versailles de 1747 à 1751, puis capitaine de régiment du roi, infanterie, il occupe à partir du 22 novembre 1751 l’office de chevalier d’honneur au parlement de Grenoble que son père conseiller du roi, occupait depuis le 19 juillet 1731. Membre de l’assemblée provinciale de Dauphiné en 1787, il assiste le 14 juin 1788 à la réunion des trois ordres à Grenoble après la journée des Tuiles (7 juin) pour dénouer la crise entre le roi et le parlement local, avant de présider l’assemblée de Vizille un mois plus tard.

Élu député de la noblesse aux États généraux il fait partie des rares aristocrates qui rejoignent l’Assemblée nationale. Indigné par les journées d’octobre il démissionne et regagne le Dauphiné. Il émigre en 1792. La bonne identification du modèle est attestée par le croisement de deux éléments ; l’étiquette ancienne au revers du tableau et le dessin d’Alexandre Debelle  d’après un portrait de Morges en vue de sa composition rétrospective de l’Assemblée de Vizille de 1853. La ressemblance est flagrante.

Portrait de François de Sales de Roux-Deagent, comte de Morges (1734, Risset - 1801, Paladru) © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Portrait de François de Sales de Roux-Deagent, comte de Morges (1734, Risset - 1801, Paladru) © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Description

Artiste français non idéntifié actif dans les années 1770
Portrait de François de Sales de Roux-Deagent, comte de Morges (1734, Risset - 1801, Paladru)
Années 1770, Huile sur toile
Acquisition en 2020. Inv. MRF 2020- 3
© Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Cadre restauré par Philippe Boulet, Lyon

 

Allégorie du serment de l’Abbé Grégoire à la Constitution civile du clergé

Passée en vente publique en tant que représentation d’un débat à l’Assemblée nationale sur la constitution civile du clergé, il revient à l’historien Paul Chopelin d’avoir révélé le sens de cette allégorie complexe. Elle se déploie autour de la prestation de serment de l’Abbé Grégoire (1750-1831), le 27 décembre 1790, au centre. Des deux principaux personnages de cette allégorie, naïve dans sa facture mais parfaitement informée, il est plaisant de relever que probablement le pape Pie VI en haut à droite, prisonnier du Directoire, passa la nuit du 5 juillet 1799 au château de Vizille et que l’Abbé Grégoire fut élu à la chambre des députés par les électeurs de l’Isère en 1819, à la grande fureur de la monarchie restaurée.
Cadre fabriqué par Philippe Boulet, Lyon

Allégorie du serment de l’Abbé Grégoire à la Constitution civile du clergé © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Allégorie du serment de l’Abbé Grégoire à la Constitution civile du clergé © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille

Eventail révolutionnaire

Les éventails révolutionnaires sont des accessoires de mode mais surtout des baromètres de l’opinion publique et diffuseurs de l’actualité et des idées. Cet éventail est en rapport avec un divertissement patriotique des citoyens Barré, Leger et Rosières, joué 128 fois à Paris entre octobre 1793 et le début de l’année 1794. La pièce est un concentré de morale républicaine et d’appropriation du calendrier révolutionnaire institué le 5 octobre 1793 par la Convention : un père de famille, le père Socle, réunit sa maisonnée le décadi, dernier jour de la semaine, pour faire le bilan jour par jour des actions patriotiques de chacun. Fabriqué en série cet éventail était vendu dans la salle du Vaudeville, théâtre où a été créée la pièce non loin des Tuileries.

Eventail révolutionnaire © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Eventail révolutionnaire © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille

Portrait d’enfant tenant un moulin à vent tricolore/Petit cousin Oudinet

Les portraits de petits garçons des années 1790 ne sont pas rares. L’originalité de celui du jeune Oudinet, identifié par une étiquette ancienne, réside dans l’alignement du costume et du jouet (un moulin à vent) sur les couleurs bleu, blanc, rouge de la cocarde patriotique.
Portée avec ferveur dès les premiers temps de la Révolution française par les partisans des réformes, les trois couleurs pouvaient se décliner de bien des manières sur toutes sortes d’objets de la vie quotidienne. La date du tableau, le grand chapeau et le moulin font penser irrésistiblement aux fêtes estivales de la première commémoration de la prise de la Bastille. Cependant, le garçonnet malgré ses beaux vêtements et son jouet n’exprime pas un grand enthousiasme.

Œuvre et cadre restaurés respectivement par Colette Vicat-Blanc et Philippe Boulet, Lyon

 

Portrait d’enfant tenant un moulin à vent tricolore/Petit cousin Oudinet © © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille | ®atelier Vicat-Blanc
Portrait d’enfant tenant un moulin à vent tricolore/Petit cousin Oudinet © © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille | ®atelier Vicat-Blanc
Description

Artiste français non identifié actif dans les années 1790
Portrait d’enfant tenant un moulin à vent tricolore/Petit cousin Oudinet
1790
Huile sur toile
Acquisition en 2020. Inv. MRF 2020-1
© Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille | ®atelier Vicat-Blanc

 

Petite fille à la poupée

Donné en 1897 par le général de Beylié connu comme le grand mécène du Musée de Grenoble, ce charmant portrait est toujours en quête d’une attribution. Il est remarquable par la figurine de religieuse que tient la gracieuse petite fille. La représentation d’un tel jouet invitant l’enfant à une future vie monastique ne peut être postérieure à la suppression des ordres religieux en 1790. Il était tentant d’apparier ce tableau en réserve avec le portrait du jeune Oudinet, approximativement de la même période. Ces représentations enfantines permettent de jouer sur le contraste entre aliénation et émancipation qui pose aujourd’hui encore la vaste question du conditionnement social au sein même des familles.

Œuvre et cadre restaurés respectivement par Colette Vicat-Blanc et Philippe Boulet, Lyon

 

Petite fille à la poupée © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille  ®atelier Vicat-Blanc
Petite fille à la poupée © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille ®atelier Vicat-Blanc
Description

Artiste français non identifié actif à la fin du XVIIIème siècle
Petite fille à la poupée
Avant 1790
Huile sur toile
Dépôt en 2020 du Musée de Grenoble. Inv. MRF D 2020- 4
© Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
®atelier Vicat-Blanc

Allons !

Ary Scheffer, né dans une famille d’artistes l’année de la conquête des Pays-Bas septentrionaux par la France révolutionnaire et de l’institution de la République batave, s’installa à Paris en 1810. Son frère Arnold, journaliste, le mit en contact avec les milieux libéraux gravitant autour de La Fayette et des Orléans dont Casimir Perier faisait partie. Engagé politiquement à leurs côtés, il inventa en 1825, dans le contexte politique tendu de la Restauration, une composition audacieuse, plus patriotique que révolutionnaire, un départ de civils et de soldats derrière le drapeau tricolore, chantant la Marseillaise comme l’indique la gravure qui en a été tirée en 1826 intitulée Allons ! C’est en définitive la première iconographie au XIXème siècle du chant révolutionnaire qui allait devenir plus tard l’hymne national.

Cadre restauré par Philippe Boulet, Lyon

Allons ! © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Allons ! © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille

Fantassin de la République

Issu d‘un milieu parisien populaire et politisé, élevé dans l’admiration de l’Empire, Charlet est surtout connu en tant que peintre de la geste napoléonienne, mais il ne faut pas oublier que son père mort en campagne alors qu’il était très jeune, fut dragon dans l’armée républicaine. Les dragons étaient à cheval et se battaient à pied, mais c’est un simple fantassin qu’il représente ici. Les volontaires composaient le gros des troupes. Par leur engagement, ils rendirent possibles les premières victoires de la jeune République française, notamment à Valmy.

Cadre restauré par Philippe Boulet, Lyon

Fantassin de la République © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Fantassin de la République © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Description

Nicolas-Toussaint Charlet (1792-1845)
Fantassin de la République
Années 1830
Huile sur toile
Dépôt en 2020 du Musée de Grenoble. Inv. MRF D 2020- 5

Portrait équestre présumé de Charles de Créqui (1575-1638), deuxième duc de Lesdiguières

La provenance dauphinoise de cette petite peinture sur marbre donnée par M. de Boivert au Musée de Grenoble peu après sa fondation en 1798, laisse penser que le cavalier pourrait être Charles de Créqui avec tous les attributs d’un maréchal de France. La ressemblance est de surcroît frappante avec d’autres portraits de lui à la même époque. Christophe Caix qui travaille à une thèse sur le flamboyant deuxième duc de Lesdiguières valide volontiers ce rapprochement. Charles de Créqui  a reçu son bâton de maréchal de France en janvier 1622 quelque mois après avoir été blessé au visage durant le siège de Saint-Jean-d’Angély en juin 1621. Le type de fraise qu’il porte est bien celui des années 1620.

Cadre restauré par Philippe Boulet, Lyon

Portrait équestre présumé de Charles de Créqui (1575-1638), deuxième duc de Lesdiguières © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Portrait équestre présumé de Charles de Créqui (1575-1638), deuxième duc de Lesdiguières © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Description

Artiste français actif dans la première moitié du XVIIème siècle
Portrait équestre présumé de Charles de Créqui (1575-1638), deuxième duc de Lesdiguières
Années 1620
Huile sur marbre
Dépôt du musée de Grenoble en 2020,
Inv. MRF D 2020-3

Portrait équestre de François Emmanuel de Bonne de Créqui (1645-1681), quatrième duc de Lesdiguières

Le quatrième duc de Lesdiguières est un des principaux membres de la dynastie, valeureux guerrier, grand amateur d’art qui a été gouverneur du Dauphiné «où il était adoré» selon le duc de Saint-Simon. Il vivait cependant plus à Paris, dans l’hôtel familial de la rue de la Cerisaie jouxtant la Bastille, qu’à Vizille ou Grenoble. Mort à 36 ans d’une pleurésie après avoir bu une eau trop fraîche en sortant d’une partie de jeu de paume à Saint-Germain-en-Laye, il fut enterré à Notre-Dame de Paris dans la chapelle funéraire des Gondi, famille de sa richissime épouse, par elle-même duchesse de Retz.
«Il (Louis XIV) haïssait le duc de Lesdiguières, de l’orgueil duquel il était choqué» (Mémoires de Saint-Simon).

Cadre fabriqué par Sébastien David, Vernou-sur-Brenne

Portrait équestre de François Emmanuel de Bonne de Créqui (1645-1681), quatrième duc de Lesdiguières © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Portrait équestre de François Emmanuel de Bonne de Créqui (1645-1681), quatrième duc de Lesdiguières © Coll. Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille
Description

Attribué au cercle d’Adam Frans van der Meulen (1632-1690)
Portrait équestre de François Emmanuel de Bonne de Créqui (1645-1681), quatrième duc de Lesdiguières
Entre 1677 et 1681
Huile sur toile
Acquisition en 2020.
Inv. MRF 2020- 7