Buste d'un personnage féminin imaginaire composé de divers éléments issus des collections des musées départementaux

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[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
La salle Gaston Doumergue (1863-1937) est située dans la grosse tour ronde du XIVe siècle, partie la plus ancienne du château. Cette pièce a été utilisée comme chambre à coucher par les Présidents de la République. Elle est consacrée à Gaston Doumergue qui en 1924 prit possession du château de Vizille, dont l’acquisition avait été décidée sous son prédécesseur Alexandre Millerand.
En effet, ce site prestigieux, lieu de mémoire révolutionnaire et de tradition républicaine depuis la célèbre Assemblée de Vizille de 1788, se trouvait par sa mise en vente, menacé de perdre son intégrité foncière, et surtout de se dégrader rapidement. Ce sauvetage de Vizille, au plus haut niveau de l'État, peut aussi correspondre à une première tentative de restauration de l'image de la Révolution française après les terribles années de guerre que venait de connaître la France.
Les parois sont décorées avec un tissu en satin, coton et fibranne intitulé Jets d'eau édité en 1925 par la maison Brunet-Meunié d'après un dessin d'Édouard Bénédictus (1878-1930). Le modèle avait été conçu pour le grand salon de réception d'une ambassade française. Il agrémentait à l'origine le cabinet du secrétaire général de la présidence (actuelle salle du XIXe siècle), avec un mobilier, aujourd’hui conservé au Mobilier national, réalisé d’après les dessins de Jacques-Emile Ruhlmann (1879-1933). Les appliques, les lampadaires, le tapis et le salon proviennent de l'ancien billard installé en 1927. Les décors de l'ancien cabinet du secrétaire général de la présidence et de l'ancien billard furent les seuls apports artistiques notables de toute la période présidentielle du château (1924-1972).
Sur la cheminée, buste en bronze de Gaston Doumergue par Henri Calvet (1877-1948) exécuté en 1930 (dépôt du Musée des Beaux-Arts de Nîmes).

 

Salle Gaston Doumergue © Denis Vinçon
Salle Gaston Doumergue © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
La salle du centenaire de 1789 illustre comment dans les années précédant le centenaire de la Révolution française, les républicains, c’est-à-dire ceux qui se réclamaient le plus explicitement de l’héritage de la Révolution française, remportèrent des victoires décisives sur leurs adversaires monarchistes et conservateurs. La République, ébranlée par la vague anti-parlementaire du boulangisme, demeurait néanmoins fragile.
Dans ce contexte, la commémoration de 1789 donnait à la République de Sadi Carnot l’occasion d’affirmer son unité à l’intérieur et son rayonnement international face aux monarchies européennes. Une exposition universelle fut ainsi organisée. La dimension commémorative était présente à côté de la perspective moderniste dont la tour Eiffel témoigne toujours. Parallèlement, l’approche du centenaire avait relancé les recherches historiques, donnant lieu à de nombreuses publications. Dans le même temps, la France se couvrait de statues et monuments en hommage aux grands hommes et aux valeurs de la Révolution française.

 

La salle du Centenaire de 1789 © Denis Vinçon
La salle du Centenaire de 1789 © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
La salle dite de Psyché a été décorée lorsque le château fut acheté par l’État en 1924 à l’occasion de l’installation des présidents de la République.
Le nom de la pièce vient du sujet du papier peint panoramique qui orne ses murs : Les Amours de Psyché et de Cupidon. L’histoire, ici racontée en 12 panneaux traités en camaïeu de gris, se réfère au roman de Jean de La Fontaine tiré de L’Âne d’or, célèbre conte d’Apulée. Elle raconte comment Psyché, personnification de l’âme, fut aimée par le dieu Amour malgré l’opposition d’Aphrodite qui était jalouse de sa beauté.

Les prototypes de ce décor, qui a connu un grand succès et fut plusieurs fois réédité, ont été créés par la manufacture Dufour et Leroy en 1816. Les dessinateurs Lafitte et Blondel s’inspirèrent, pour quelques-unes des scènes, d’estampes de François Gérard datant de 1797 et d’une œuvre peinte par Prud’hon autour de 1808 : Psyché enlevée par les Zéphirs.

Salle de Psyché © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Salle de Psyché © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Le musée en images]

La bibliothèque située au troisième niveau du musée, est l’une des pièces où subsiste un décor rappelant les anciens occupants du château. Les boiseries ont été aménagées vers 1880 par Camille Fontenillat, mère de Jean Casimir-Périer, qui se dessaisira en 1895 du château, dans la famille depuis plus d’un siècle.

Le fonds de la bibliothèque provient principalement des acquisitions faites par la famille Perier, puis par Casimir Perier, propriétaire du domaine de 1780 à 1895. Parmi les 4000 ouvrages conservés, la partie consacrée à la littérature du XVIIIe siècle offre un intérêt particulier.

Bibliothèque Perier © Denis Vinçon
Bibliothèque Perier © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
Les œuvres exposées dans la salle du XIXe siècle montrent combien la référence à la Révolution française a été essentielle pour ce siècle, quitte à être interprétée et mise au service d’une cause ou d’une autre.
Elles soulignent également le goût du XIXe siècle pour la représentation et la célébration des « hommes illustres » censés devenir des modèles civiques et les mythes fondateurs de la République : des monuments publics sont élevés et de nombreux amateurs se disputent les portraits en médaillon comme ceux qui sont présentés dans les vitrines situées au centre de la salle.

Salle du XIXe siècle © Denis Vinçon
Salle du XIXe siècle © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
Dans l’ancienne cuisine du château, la salle des arts regroupe tableaux, sculptures et arts décoratifs qui témoignent de la vitalité de la production artistique pendant la période révolutionnaire.
Sous l’Ancien Régime, l’Académie, véritable émanation du pouvoir, contrôlait les arts. Elle distribuait les commandes, autorisait l’accès aux Salons et garantissait la hiérarchie des genres : la peinture d’histoire dominait, encore renforcée, depuis les années 1775, par le goût néo-classique préconisant le retour à des formes tirées de l’Antiquité classique.
La Révolution introduit la liberté d’exposer, entraînant une production pléthorique malgré le manque de moyens et l’instabilité politique. Le pouvoir cherche à soutenir matériellement les artistes, abandonnés par les mécènes traditionnels. Les révolutionnaires sont en effet conscients du rôle pédagogique des arts et ont besoin des artistes pour élaborer les symboles et les monuments de la République. Le principe des concours anonymes et démocratiques est instauré, proposant des thèmes tirés de l’actualité, bien que les sujets antiques, héritage de l’esthétique dominante, restent très prisés.
La visite de cette salle et des différentes œuvres exposées permet d’entrer un peu plus dans l’esprit de cette décennie riche et troublée.

Salle des Arts © Denis Vinçon
Salle des Arts © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
La salle de la République a été creusée en 1992 dans le rocher sur lequel repose le château. Les colonnes sont inspirées du dessin d’un projet d’époque révolutionnaire. Des peintures de grand format mises en dépôt par d’importants musées français sont exposées. Elles donnent une idée de l’immense résonance de l’événement révolutionnaire dans l’histoire et les arts, de la fin du XVIIIe siècle à la Troisième République.
 

 

Salle de la République © Denis Vinçon
Salle de la République © Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.


La salle de l’été 1789 du musée située au rez-de-chaussée est consacrée notamment à la Bastille, à la garde nationale et aux armes.
La prise de la Bastille, forteresse parisienne servant de prison d’État, eut lieu le 14 juillet 1789. Elle ne fut pas réellement décisive et il ne restait que peu de prisonniers « embastillés » par lettres de cachet du roi. L’événement symbolisa pourtant très vite la libération de Paris, la destruction du pouvoir arbitraire du roi et, par-là, la chute de l’Ancien-Régime. En témoignent les objets commémoratifs exposés dans cette salle.
La maquette de la Bastille a été réalisée avec les débris de la forteresse démolie dès le 16 juillet. Elle est munie de poignées pour être transportée dans les processions patriotiques comme des reliques de saints. Sur une initiative de Palloy, entrepreneur chargé de la démolition de la forteresse, des maquettes similaires furent envoyées dans chacun des départements nouvellement créés par le décret du 26 février 1790.
En 1880, le 14 juillet deviendra le jour de la fête nationale (française).
 

Salle de l'été 1789 © Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille | Denis Vinçon
Salle de l'été 1789 © Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille | Denis Vinçon

[Le musée en images]

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le musée en images.
La première salle du musée située au rez-de-chaussée est consacrée aux faïences patriotiques. Elles connurent un grand succès pendant la Révolution, d’autant que la faïence, de moins en moins chère au cours du 18e siècle, était devenue plus populaire. Les décors des faïences patriotiques diffusent les idées et les aspirations de la Révolution grâce à un langage imagé et symbolique simple. Contrairement aux gravures et aux pamphlets dont le discours est souvent violent, les faïences restent des objets décoratifs : les sujets peints sur l’émail mettent l’accent sur l’union nationale, la paix, le bonheur, même si l’humour et l’impertinence ne manquent pas.
Les assiettes ne furent pas les seuls supports de messages politiques. De nombreuses pièces de forme dont les exemples sont nombreux dans cette salle - fontaine, pichet, plat à barbe, jattes, tonnelet, bouquetière, montrent le savoir-faire des faïenciers de l’époque révolutionnaire.
La plupart des faïences de la collection du musée ont été créées dans les principaux lieux de production, en Angleterre, en Hollande et en France : Lorraine (Niderviller, Luneville, Islette), Nevers, Roanne, Nord de la France.

 

Salle des faïences © Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille | Denis Vinçon
Salle des faïences © Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille | Denis Vinçon

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Cette huile sur toile de Joseph Sylvestre datant de 1893 est intitulée Danton embrasse le cadavre de sa femme.
Antoinette-Gabrielle Charpentier, fille du propriétaire du café Le Parnasse à Paris, devint la femme de Danton en 1787. Ils eurent deux enfants, mais elle mourut en couche au troisième, le 10 février 1793, alors que son époux était en mission en Belgique. Danton apprit la nouvelle à son retour la semaine suivante, ce qui explique le geste désespéré et passionné du grand tribun qui fit exhumer le corps de sa bien-aimée pour la voir une dernière fois. Au Salon de 1893, en guise de commémoration, Sylvestre, un élève d’Alexandre Cabanel, proposa au public cet épisode peu connu et effrayant. Il s’est inspiré directement d’un passage de l’Histoire de la Révolution française de Michelet en le restituant de manière très naturaliste.

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Cette huile sur bois de Swebach-Desfontaines datant de 1793 est intitulée Un marché aux chevaux.
Probablement exposé au Salon de 1793, Le marché aux chevaux de Swebach est l’une des œuvres les plus emblématiques de la production de tableaux mêlant genre et paysage, très en vogue au début de la première République.
La bourgeoisie portait en effet ses gouts plus vers ce type de tableaux d’agrément mêlant pittoresque et nature plutôt que vers les scènes civiques, héroïques ou d’actualité promues par les nouveaux pouvoirs publics. Le Salon de 1793 marque l’apogée de cet engouement.
Les cocardes, le bivouac signalé par un drapeau tricolore ainsi qu’un soldat en uniforme a plumet tricolore a cheval, vu de dos, évoquent la période révolutionnaire, tandis que les personnages secondaires et le désordre inhérent à ce genre de foire restituent le charme de la France rurale de la fin du XVIIIe siècle.

 

Swebach-Desfontaines | Un marché aux chevaux © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Swebach-Desfontaines | Un marché aux chevaux © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Cette peinture de Jean-Jacques-François Taurel datant de 1793 est intitulée Artistes approchant Paestum par la mer.
Peintre de marine, né à Toulon, Taurel a souvent célébré les victoires des armées françaises en Italie sous le Directoire.  En 1793, réfugié à Naples, il peint une vue des temples grecs de Paestum, qu'il fallait alors aborder par la mer en raison des marais qui les entouraient.  L'étude de ces temples doriques occupe une place majeure dans l'histoire du goût néo-classique en Europe.

 

Jean-Jacques-François Taurel | Artistes approchant Paestum par la mer © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Jean-Jacques-François Taurel | Artistes approchant Paestum par la mer © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
En ce 1er mai retour sur des assiettes patronymiques sur lesquelles on distingue un métier.
Leur fonction pouvait être à la fois commémorative et promotionnelle. François Petité était en 1792 menuisier ou tonnelier. Joseph Mélette était probablement batelier sur la Loire. Son engagement républicain est exprimé par la nouvelle datation en cours (1794-1795) et la présence d’un arbre de la liberté.
L’occasion pour saluer aujourd’hui le travail de tous ceux qui ont été en première ligne ces dernières semaines.

 

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Le triomphe de la République et des Armées est un modèle en plâtre pour le bas-relief de la cheminée de l’Hôtel de ville de Marseille, réalisé entre 1796-1797 par Alexandre Renaud.
Après la reprise de Marseille par les troupes gouvernementales, en août 1793, contre les fédéralistes, les deux représentants en mission, Barras et Fréron, décidèrent la destruction des bâtiments qui avaient abrité les « ennemis de la République ». La démolition projetée de la Maison commune fut heureusement stoppée par l’arrivée du député Maignet, chargé par la Convention de mettre fin à de tels excès, mais l’intérieur du célèbre édifice avait déjà été saccagé. C’est ainsi que Renaud fut chargé de sculpter la nouvelle cheminée de la salle du Conseil. Le bas-relief du linteau, principal élément sculpté, est un hommage à la République. Afin de donner à ce modèle sa pleine dimension décorative, il est présenté dans une restitution simplifiée, mais grandeur nature, de la cheminée marseillaise qui n’est pas accessible au public.
Ce bas-relief est un dépôt du musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

 

Alexandre Renaud | Bas-relief cheminée © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Alexandre Renaud | Bas-relief cheminée © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Ce plâtre réalisé en 1790 par François-Frédéric Lemot représente Le Jugement de Salomon.
Lemot, à l’âge de 17 ans, fut un des plus jeunes lauréats du Prix de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Le sujet imposé en 1790 était le jugement de Salomon, tiré de l’Ancien testament.  Le thème de la Justice, à la fois neutre et consensuel, fut sans doute choisi par cette institution plutôt conservatrice pour tenter de se mettre dans l’esprit du temps. Lemot est surtout connu au XIXe siècle pour avoir remplacé les bronzes équestres détruits pendant la Révolution, d’Henri IV sur le Pont-Neuf à Paris et de Louis XIV, place Bellecour à Lyon.
Ce plâtre est un dépôt de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris.

 

François-Frédéric Lemot | Le Jugement de Salomon © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
François-Frédéric Lemot | Le Jugement de Salomon © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Ce plâtre réalisé par Vital Cornu en 1899 représente Jeanne-Marie Phlipon, épouse de Jean-Marie Roland de La Platière, dite Madame Roland (1754-1793).
Travaillant depuis les années 1780 aux côtés de son mari, inspecteur des manufactures, à la transformation de la société et de l’économie, Madame Roland, femme de lettres talentueuse, républicaine convaincue, occupa une place centrale dans la vie politique à Paris entre 1791 et 1793.
Elle tenait rue Guénégaud un salon patriote, fréquenté notamment par les députés de la Gironde. Jean-Marie Roland de la Platière, qui fut ministre de l’Intérieur en 1792 et 1793, trouvait auprès de son épouse tout l’appui intellectuel et relationnel dont il avait besoin pour tenir le gouvernement de la France dans cette période cruciale. Bien qu’elle soit devenue un symbole des aspirations réformatrices de son époque, Madame Roland, au contraire d’une Olympe de Gouges, ne revendiqua jamais rien en tant que femme. Dépassés par la radicalisation des revendications populaires, Jeanne-Marie Phlipon et son mari ne survécurent pas à la chute de la Gironde. Pendant son incarcération, elle rédigea les célèbres Mémoires qui la placent, avec ses autres écrits, parmi les plus grands auteurs de la Révolution française.
On lui prêta au moment de son supplice le 8 novembre 1793 l’apostrophe suivante : “Liberté, que de crimes on commet en ton nom”.

 

Vital Cornu | Jeanne-Marie Phlipon, dite Madame Roland © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Vital Cornu | Jeanne-Marie Phlipon, dite Madame Roland © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. Ce plâtre de 1888 intitulé Le Génie de la Démocratie est attribué à Urbain Basset.
Le Génie de la Démocratie a été conçu pour le monument commémoratif du centenaire des états généraux du Dauphiné à Romans. En 1788, une assemblée extraordinaire des notables de Romans avait préparé l’Assemblée de Vizille du 21 juillet 1788, prélude aux événements de 1789 : cette assemblée qui réunit les trois ordres de la province, réclama des réformes et la convocation des états généraux. Elle aboutit à la réunion des états du Dauphiné, qui siégèrent à Romans du 22 novembre 1788 au 16 janvier 1789.
Le Génie de la Démocratie est vraisemblablement un premier projet d’une des figures ornant le monument commémoratif de 1888 détruit pendant la deuxième guerre mondiale.
Le rameau d’olivier et les tables où est inscrite la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen indiquent l’apport de la Démocratie, la Paix, et son fondement, la Loi.
Cette œuvre est un dépôt du musée de Grenoble.

Urbain Basset | Le Génie de la Démocratie © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Urbain Basset | Le Génie de la Démocratie © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

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Cette allégorie Le Temps dévoile la Nature est attribuée à Pierre-Nicolas Legrand.
Elle célèbre le XVIIIe siècle (dont le chiffre figure sur le globe) et la philosophie des Lumières. Le Temps dévoile la Nature, que l’on reconnaît à ses multiples seins nourriciers. A gauche, les sages de l’Antiquité (Homère, Socrate…) et les patriarches de la Bible (Moïse qui rompt les Tables de la loi) manifestent leur étonnement et lui rendent hommage. A droite, dans le nuage sombre, Hercule repousse les Vices et libère l’humanité plongée dans l’obscurité. Des figures célestes entourent l’Aurore et s’approchent de la Nature.

Pierre-Nicolas Legrand | Le Temps dévoile la Nature © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Pierre-Nicolas Legrand | Le Temps dévoile la Nature © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Cette peinture de Jan Kamphuysen intitulée Portrait d'une famille de patriotes à Amsterdam a été réalisée en 1789.
L'auteur de ce tableau était l'un des meilleurs portraitistes actifs à Amsterdam à la fin du XVIIIe siècle. La célèbre tour de la Monnaie, visible par la fenêtre à gauche, situe la scène à Amsterdam. Le chien blanc, un loulou de Poméranie, atteste la sympathie de la famille pour les Patriotes, dont c'était le symbole. On a pu identifier l'estampe encadrée au fond de la pièce, comme étant celle que le graveur Sallieth réalisa d'après un dessin de Langendijk, représentant la célèbre victoire de la marine hollandaise sur les Anglais en 1667.

Jan Kamphuysen | Portrait d'une famille de patriotes à Amsterdam © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Jan Kamphuysen | Portrait d'une famille de patriotes à Amsterdam © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

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Cette peinture de Nicolas de Courteille intitulée La Vérité amène la République et l’Abondance a été réalisée en 1793.
Il est possible d’identifier ces trois grâces républicaines, formant un ensemble tricolore, avec un tableau exposé par Courteille au Salon en 1793. On reconnaît la Vérité nue, au centre, et l’Abondance, à droite. Mais la figure à gauche est-elle la Liberté, l’égalité ou plutôt la République ? Aucun de ces attributs ne permet d’y reconnaître l’égalité, qui porte généralement le niveau ou la balance. La Liberté peut avoir à son côté le faisceau, symbole de force et d’union, mais ne tient jamais une grande feuille déroulée. Cet attribut illustre le principe de proclamation, en l’occurrence de la République, dont l’avènement chasse de la surface du globe le Fanatisme et la Royauté, les deux petites figures dans le fond à gauche.
Le vieillard étonné à droite est Diogène. On le reconnaît à sa lanterne, mais curieusement il ne la tient pas de manière à éclairer son chemin. S’exprimant avec un geste de la main, Diogène aurait enfin trouvé la Vérité et il n’a plus qu’à éteindre d’un souffle la flamme de sa lanterne.
La Vérité de Courteille se situe entre l’affirmation des Lumières et de la Terreur. En se dévoilant elle-même, elle amène une prospérité nouvelle, selon une idée courante en 1789, mais elle annonce aussi le projet sécuritaire appliqué en 1794, car au-dessus d’elle plane l’œil de la Vigilance (et du sceptre de la Raison). La terre sur laquelle avance la triade républicaine est certes libérée, mais peu hospitalière et comme brûlée après la bataille.

Nicolas de Courteille | La Vérité amène la République et l’Abondance © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Nicolas de Courteille | La Vérité amène la République et l’Abondance © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

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A la fin du XVIIIe siècle, le public européen, particulièrement féminin, apprécie les scènes sentimentales qui montrent l’épanchement affectif des femmes retirées dans un cadre privé, loin des sujets héroïques et virils de la scène publique.
Avec La Mort de Miss Gardiner, l’artiste anglaise Maria Cosway a représenté Miss Gardiner mourant dans les bras de sa tante, une célèbre mondaine londonienne. Le décor sombre et tout en courbes contribue à confiner la scène qui relève du surnaturel. Elle rapporte en effet une histoire qui venait de défrayer la chronique : Miss Gardiner aurait rêvé de sa mère, décédée depuis peu, et décidée à la rejoindre, serait morte quelques instants plus tard.
 Le geste dramatique de l’anglaise rappelle celui du philosophe dans le célèbre tableau de David La Mort de Socrate, que l’artiste avait eu l’occasion d’admirer lors d’un séjour à Paris.

Maria Cosway | La Mort de Miss Gardiner © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Maria Cosway | La Mort de Miss Gardiner © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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L’Espérance soutient l’homme jusqu’au tombeau, de Armand-Charles Caraffe est une allégorie sur la condition humaine : un « malheureux » est accompagné par l’Espérance – vêtue de vert et caractérisée par l’ancre posée à gauche – jusqu’à la tombe où le tire le Temps sous les traits d’un vieil homme avec une faux.
Dans un cadre antique soigneusement reconstitué, l’artiste a peint une scène d’une grande noirceur. Elle correspond à l’imaginaire funèbre et mélancolique de l’après-Terreur – période à laquelle se multiplient les romans dits gothiques – et préfigure la naissance du romantisme.

Armand-Charles Caraffe | L’Espérance soutient l’homme jusqu’au tombeau © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Armand-Charles Caraffe | L’Espérance soutient l’homme jusqu’au tombeau © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !
Cette peinture de Piat-Joseph Sauvage La Liberté et l’Égalité précédées de la Vérité, de la Justice et de la Force a été réalisée vers 1793-1794
Bien connu pour ses tableaux décoratifs en trompe-l’œil imitant les bas-reliefs et les camées, Piat-Joseph Sauvage travaillait beaucoup pour la Famille royale et les Princes. Le goût très répandu dans la bourgeoisie pour sa production décorative et aimable inspirée de l’Antiquité lui assura néanmoins un succès important pendant toute la période révolutionnaire. Au Concours de l’An II, il présenta l’esquisse intitulée La Liberté et l’égalité précédées de la Vérité, de la Justice et de la Force, sa seule œuvre attestée en rapport avec le nouvel ordre politique, ce qui fut peut-être pour lui l’occasion de prouver son patriotisme. Le choix d’un format tout en longueur semble plus déterminé par le sujet impliquant un traitement en frise plutôt que par une destination particulière, dessus de porte ou linteau de cheminée.

Piat-Joseph Sauvage | La Liberté et l’Égalité précédées de la Vérité, de la Justice et de la Force © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Piat-Joseph Sauvage | La Liberté et l’Égalité précédées de la Vérité, de la Justice et de la Force © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !
Ce pichet en faïence fine a été réalisé en 1785 et porte la mention : Pour la liberté et la patrie.
Dans un paysage, la figure allégorique de la Liberté, une femme se tient debout avec une pique surmontée d'un chapeau plat noir, à côté d'un tronc d'arbre entouré des feuilles d'olivier. Un lion avec des flèches à sa droite et un bâton surmonté d'un chapeau plat noir à sa gauche, un tambour, un fusil et un grand couteau. Bord soulignés d'un filet continu noir. Plusieurs détails sont typiquement hollandais : le lion avec les flèches, emblème des Provinces Unies, et les chapeaux plats. La figure de la Liberté en Hollande n'a pas pour attribut un bonnet au bout d'une pique comme en France, mais un chapeau noir, qui apparaît dès la fin du XVIe siècle. L'autre chapeau, plus grand, est du même type: placé en haut d'un mat sur la place publique lors des cérémonies officielles, il était devenu l'emblème de la patrie.

 

Pichet en faïence fine © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Pichet en faïence fine © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !
Cette peinture de Jean-Jacques Taillasson réalisée vers 1794 s’intitule La Liberté ramenant aux peuples la Justice et la Vertu.
Outre la qualité picturale raffinée de l’esquisse, un aspect iconographique est essentiel dans cette œuvre : la représentation très rare du peuple dans sa diversité sociale et raciale. Située entre Pauline, femme de Sénèque, ne voulant pas survivre à son mari, tableau d’avril 1793 (Musée du Louvre) et Léandre et Héro, son chef-d’œuvre du Salon de 1798 (Musée des beaux-arts de Bordeaux), cette esquisse est un jalon important et inédit dans la période révolutionnaire de Taillasson.

 

Jean-Jacques Taillasson | La Liberté ramenant aux peuples la Justice et la Vertu © Coll.  Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Jean-Jacques Taillasson | La Liberté ramenant aux peuples la Justice et la Vertu © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

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Cette Sanguine de François Valentin intitulée La France montre la Liberté à des nations éloignées qui copient la table des Droits de l’Homme a été réalisée vers 1790-1791.
La France, assise au centre, montre de sa main droite une statue de la Liberté et présente de sa main gauche la table des Droits de l’Homme aux peuples de la Terre ; de gauche à droite, des Musulmans, des Tartares et des Chinois. Depuis 1789, la Déclaration des droits de l’Homme était l’instrument du monde meilleur que l’on voulait reconstruire. Le sujet ici retenu montre la volonté de l’artiste de participer à la diffusion des idées auxquelles il adhère sans retenue. François Valentin participa en effet à la prise de la Bastille et témoigna avec enthousiasme, jusqu’en 1792, de son attachement à la Révolution française. Les allégories complexes qu’il imagine de 1790 à 1791 sur les thèmes de la Liberté, de la Justice et des Lumières reflètent la profondeur de son engagement face aux bouleversements politiques de son époque.

 

François Valentin | intitulée La France montre la Liberté à des nations éloignées qui copient la table des Droits de l’Homme © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
François Valentin | intitulée La France montre la Liberté à des nations éloignées qui copient la table des Droits de l’Homme © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !

Cette peinture intitulée Le Triomphe de la Liberté a été réalisée en 1790 par Colinart.

Sur un podium rocheux, la déesse habite un lieu naturel chargé de sens. La partie gauche du paysage montre une nature abondante (troupeau au pâturage, arbre chargé de fruits) sous un ciel clément, tandis que des nuages assombrissent la partie droite, dont la vue est en partiellement masquée par un arbre abattu, parmi les branches duquel gisent les chaînes brisées du despotisme. L’allure guerrière de la figure féminine (cuirasse à la romaine, crinière de lion), sa posture dynamique et le fléchage de son sabre montrent qu’elle vient de pacifier la contrée de gauche et qu’elle s’apprête à conquérir celle de droite, au centre de laquelle se trouve un château, symbole de féodalité.

L’attribut de la pique surmontée du chapeau semble devoir identifier cette figure à la Liberté. Toutefois son écharpe tricolore pourrait tout aussi bien désigner la Nation française garantissant la Liberté par l’amour de la patrie (bouclier en forme de cœur enflammé).

Colinart | Le Triomphe de la Liberté © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Colinart | Le Triomphe de la Liberté © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !
Cette œuvre intitulée La Liberté peinte par Nanine Vallain en 1794 entre dans la hiérarchie des genres, en tant que peinture d’histoire.
Même si une allégorie ne relate pas un grand événement ou ne dépeint pas un personnage historique, elle fait référence à une ou plusieurs périodes de l’histoire.
Nanine Vallain utilise les symboles de l’époque antique afin d’évoquer les vertus contemporaines. L’allégorie a pour principe d’exprimer visuellement des idées immatérielles.
Autour de la figure allégorique sont réunis plusieurs ensembles de symboles. La Déclaration des droits de l’homme forme un motif croisé avec le faisceau et la massue, exprimant l’idée que l’union et la force sont nécessaires au maintien des droits.
À terre, foulée par l’allégorie, la chaîne brisée symbolise la liberté retrouvée.
Les pièces d’or rappellent l’intégrité républicaine face à la corruption de l’Ancien Régime, qu’évoquent la couronne renversée et les registres féodaux mutilés.
Derrière la figure, l’urne funéraire dédicacée, « À NOS FRÈRES / MORTS POUR / ELLE », rappelle que l’avènement de la République a réclamé des sacrifices ; une couronne mortuaire de branches d’if est placée sur l’urne, ainsi qu’un voile noir.
La figure tient une pique surmontée du bonnet phrygien se détachant sur un ciel d’aurore, et à ses pieds est posée la massue du peuple. Ces deux symboles associés signifient que, malgré tout, les armes restent prêtes.
Au cœur de ce dispositif symbolique, on voit une femme dont les traits expriment la douceur, la gravité et la détermination. Sa coiffure est inspirée de l’antique, ainsi que sa tunique bleue brodée d’une rangée de palmettes blanches, portée sur une jupe jaune moutarde, par-dessus une robe blanche à liseré rouge.

 

Nanine Vallain | La Liberté © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Nanine Vallain | La Liberté © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons, pour supporter le confinement, le thème de la liberté… dont nous rêvons tous en ce moment !
Cette Allégorie de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité a été réalisée vers 1793 par un artiste anonyme. Ce marbre est un dépôt du musée des Arts décoratifs (Paris).
Sur un autel décoré d’une frise de putti jouant avec des emblèmes militaires et patriotiques, deux figures allégoriques féminines accomplissent un geste de fraternité.
À gauche, la Liberté tient une pique surmontée d’un bonnet phrygien ; l’autre figure a perdu le triangle à trois côtés égaux qui la caractérisait et qu’elle tenait de la main gauche.

 

Artiste anonyme | Allégorie de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Artiste anonyme | Allégorie de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons le thème de l’enfant dans les collections du musée.
L'enrôlement des volontaires ou la Patrie en danger est une huile sur toile peinte par Guillaume Guillon-Lethière.
En 1799, parce que la France était de nouveau menacée d'invasion, le gouvernement lançait des appels à la conscription. Au pied de la statue de la Patrie, soutenant la Liberté et l'Égalité, les femmes recommandent leurs enfants au ciel et à leurs pères, qui jurent de vaincre ou mourir. Sur le devant, une scène d'inscription, le dépôt des armes et l'adieu à l'officier sur le point d'embarquer.

 

Guillaume Guillon-Lethière | L'enrôlement des volontaires ou la Patrie en danger © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Guillaume Guillon-Lethière | L'enrôlement des volontaires ou la Patrie en danger © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons le thème de l’enfant dans les collections du musée.
Ce buste du Dauphin (1785-1795), fils de Louis XVI, réalisé par Louis-Pierre Deseine est en plâtre recouvert d’une patine d’étain.
En 1790, Deseine obtient l’autorisation de faire poser le Dauphin et modèle un buste de l’héritier du trône, destiné à devenir un portrait officiel. L’évolution du contexte politique en empêche néanmoins la diffusion.
Le buste retrouve une nouvelle actualité avec la restauration de la royauté en 1814. Deseine, qui en a conservé le moule, en réalise plusieurs copies, dont il offre un exemplaire à la duchesse d’Angoulême, sœur du prince, et en présente un autre au Salon. L’exemplaire conservé au Musée de la Révolution française appartient à cette série.
Le Dauphin, aux cheveux longs, porte un costume au col rond à deux rangs de dentelle et sur sa poitrine le ruban et la colombe de l'ordre du Saint-Esprit
Un marbre de ce buste, se trouve au château de Versailles.

 

Louis-Pierre Deseine | Le dauphin, fils de Louis XVI © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Louis-Pierre Deseine | Le dauphin, fils de Louis XVI © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons le thème de l’enfant dans les collections du musée.
Cette estampe dessinée en 1782 par Cochin fils et gravée par Launay le jeune, représente le Frontispice de l’Émile, traité d'éducation portant sur « l'art de former les hommes » de Jean-Jacques Rousseau avec pour légende dans un cartouche : "L'Éducation de l’Homme commence à la naissance".
Dans un décor de nature, le buste de Rousseau, en habit à la française et perruque, est posé sur une colonne. Le piédouche du buste est décoré de branches de chêne, la colonne est gravée de la devise de Rousseau « Vitam Impendere Vero » qui signifie « Consacrer sa vie à la vérité ».
Tout autour de la statue se trouve une foule de personnes : une mère soutient son nourrisson du bras droit, elle l'allaite et de la main gauche elle replace avec amour le lange d'un enfant à peine plus âgé. À ses pieds, posé à terre et ouvert à la page de titre, L'Émile.
D'autres scènes sont représentées, plus en arrière-plan, représentant des enfants aux différents stades de croissance et d'apprentissage.

 

Frontispice de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Frontispice de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons le thème de l’enfant dans les collections du musée.
Cette scène de famille représente le juge Lecocq accompagné de sa femme et de ses enfants dans leur intérieur qui est celui d’une maison de notables provinciaux. Le mobilier est au goût du jour, de même que la robe à l’anglaise, le chapeau à gros nœuds de ruban et à plumes « follettes » blanches que porte l’épouse du magistrat.
Pierre-Louis Lecocq, juge au tribunal de district d’Arras est particulièrement représentatif de cette nouvelle bourgeoisie qui gouverne déjà la France. Son épouse empanachée n’accuse aucun retard sur la mode parisienne de 1791, elle porte en effet une robe en chemise de modèle anglais qu’un contemporain qualifiait de « vêtement horrible pour les personnes laides, mal faites ou vieilles et excessivement indécent pour les jeunes ».

Le motif du chien signifie la capacité d'apprendre dans la tradition des Pays Bas qui inspire l'artiste : ce sont les leçons de la Liberté que les enfants doivent apprendre. Le génie de la Liberté cache les armoiries de Lecocq, conformément au décret de 1790 interdisant les distinctions aristocratiques.

Il est intéressant de souligner que dans cette scène de genre, Mme Lecocq, assise, entourée de ses enfants, est au centre du noyau familial sous la protection de son époux. Cette scène met en évidence la conception du mariage qui a cours dans les familles bourgeoises, faisant de l’harmonie conjugale une vertu cardinale.

Doncre | Le juge Lecocq et sa famille © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Doncre | Le juge Lecocq et sa famille © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette semaine nous vous proposons le thème de l’enfant dans les collections du musée.
Cette huile sur toile intitulée Capet, lève-toi a été réalisée par Emile Mascré, actif à Paris dans les années 1820-1830. Cette scène correspond à ce que Mascré pouvait connaître de la détention du Dauphin à travers le journal de Cléry, valet de chambre de Louis XVI, publié à Paris en 1816. Selon ce mémoire royaliste, le cordonnier Simon, « un bourreau scélérat », et sa femme qui en avaient la garde, le réveillaient plusieurs fois par nuit pour bien s’assurer de sa présence. Cette vision terrible des rapports entre Simon et le Dauphin ne correspond pas à la réalité historique qui est celle d’un Simon attentif et protecteur. Tout le génie de Mascré est de donner à cette scène sordide une force extraordinaire grâce à une composition audacieuse, un effet de lumière très puissant, un réalisme descriptif très poussé (notamment dans les instruments de cordonnerie) et aux expressions des trois personnages. Tout cela donne un tableau sans concession et troublant par la sourde violence qu’il dégage.

 

Emile Mascré | Capet lève-toi ! © Col. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Emile Mascré | Capet lève-toi ! © Col. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

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Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Nous terminons cette semaine avec ces 2 portefeuilles.
Portefeuille en maroquin rouge, doré au fer portant l'inscription également dorée au fer "Citoyen Sieyès". Portefeuille ayant appartenu à Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836) sous le Directoire, c'est un objet emblématique des plus hautes fonctions de l’État.
Portefeuille révolutionnaire en soie ivoire brodée (point lancé et point chaînette) de motifs végétaux, floraux. À l'intérieur : bonnets phrygiens, drapeaux. À l'extérieur : un médaillon, encerclant un cœur incandescent, encadré de colombes.

Portefeuille © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Portefeuille © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Voici 3 insignes républicains portés lors des fêtes nationales du 14 juillet 1882 après le rétablissement en 1880 du 14 juillet comme date de célébration.
Insigne en laiton, cuivre et tissu. Étoile fixée sur une cocarde tricolore, à laquelle est accrochée une petite médaille comportant sur l’avers : République française et au revers : Souvenir de la Fête/nationale/14/juillet/1882.
Insigne avec deux drapeaux tricolores assemblés.
Insigne représentant Marianne en buste tenant un rameau de laurier, entourée de drapeaux.

Insignes © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Insignes © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Le bouton comme des nombreux petits objets sous la Révolution française a servi de support à l’actualité politique.
Voici 3 boutons en cuivre, nacre et verre, ornés de petites miniatures peintes à la gouache sur fond blanc.
« Je me rend à mon peuple » : Louis XVI en carrosse défilant devant les troupes, accueilli par un personnage en noir, sans doute Bailly.
« Patrouille nationale » : la Garde nationale a été créée en 1789 pour le maintien de l'ordre. Patrouille de huit gardes nationaux avec leur drapeau de section.
« Prise de la Bastille » : la Bastille est représentée dans un style naïf sans perspective, avec sur chaque tourelle un soldat en faction.

Boutons © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Boutons © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
La mode luxueuse de l'accessoire décoré (bouton, éventail, bijoux...) perdure pendant les premières années de la Révolution en servant de support à l'actualité politique. Aujourd’hui, nous vous proposons trois épingles à cravates issues des collections du musée.
Épingle à cravate en or, stylisant le faisceau de licteur constitué de bâtonnets de corail liés par un cordon d'or ciselé et surmonté d'une pointe de flèche en or.
Épingle à cravate en or (poinçon tête d'aigle, 1847-1919) à décor de bonnet phrygien ancien en argent parsemé de diamants taillés en rose. Au centre, une pierre rouge stylisant la cocarde.
Épingle à cravate en alliage de métaux, au centre l’œil de la bienveillance dans un soleil rayonnant.

 

Epingles à cravates © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Epingles à cravates © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Aujourd’hui, nous vous proposons trois boites issues des collections du musée.
Une luxueuse bonbonnière en écaille cerclée d'or décorée par Porlier qui représente un jeune homme anonyme peint en miniature. L'homme a tout l’air d’un patriote déterminé : le sérieux de ses traits, la cocarde fièrement épinglée au chapeau et la simplicité de sa mise nous transportent d’emblée dans les premières années de la République. Cette boîte montre bien que l'engagement révolutionnaire et républicain s'exprimait dans des milieux sociaux très différents sur des petits objets intimes ou de la vie quotidienne. Plusieurs objets d'art prouvent bien que luxe et patriotisme pouvaient faire bon ménage.
Une boite en cuivre émaillé, fabrique de Bilston, décorée d'une scène avec Charlotte Corday en train de poignarder Marat assis sur une chaise.
L'assassinat du député journaliste Jean-Paul Marat par Charlotte Corday le 13 juillet 1793 a énormément marqué les esprits. L'événement a été représenté sur toute forme de support tant en France que dans le reste de l'Europe.
Et une autre boîte à priser en cuivre émaillé de Bilston représentant le portrait de Charles Fox.

 

Boites © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Boites © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Voici plusieurs cadrans de montre en émail datant de la période révolutionnaire. Un cadran de montre à décor de l'union des Trois ordres, avec l'inscription "L'Union fait la force des états", un autre décoré en son centre d'un montgolfière rose et bleue avec dans sa nacelle, deux petits personnages et un cadran de montre à décor de deux femmes tenant une pique surmontée du bonnet et la balance pour l'une ; la pique surmontée du bonnet et une massue pour l'autre, sur une terrasse et les autres pour le plaisir !

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Le Musée de la Révolution française présente dans ses collections de nombreux objets du quotidien au XVIIIe siècle, boutons, boutons de manchettes, épingles à cravates, éventails, cadrans de montres, bagues, tabatières…
Voici une chevalière en argent décorée du faisceau de licteur surmonté d'un bonnet phrygien, avec l'inscription "Républicain français" et les initiales AP. L'anneau se termine de chaque côté du chaton par un motif de feuillage en feuille d'acanthe.
Une autre à l’effigie de Marat, Chalier et Le Peletier et enfin une bague de forme oblongue à pans coupés, ourlée de semences de perles, centre serti clos sur fond d'émail bleu opaque reprenant la devise "ça ira, ça ira" huit chaînettes en or maille jaseron retenues par un fermoir à cliquet.

 

Bagues © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Bagues © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. Le Musée de la Révolution française présente de nombreux objets, dont la plus grande partie constituée de faïences.
Découvrez aujourd’hui cet ensemble des bustes en #céramique, #allégories de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité.
La Liberté est coiffée du bonnet phrygien et tient sur l'épaule droite la massue d'Hercule.
L’Égalité est coiffée du bonnet phrygien blanc, décoré avec des fleurs dorées. Elle est habillée d'une tunique à l'antique et porte au cou un triangle équilatéral doré attaché avec un ruban tricolore.
La Fraternité est habillée d'une tunique à l'antique, torse nu, seins découverts, elle a une ceinture tricolore avec des écussons dorés en forme de cœurs et une couronne de fleurs.
Deux autres céramiques accompagnent celles-ci dans les collections du musée : la Raison et la Force.

 

Faïences © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Faïences © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. L’Hercule Lesdiguières qui trône dans la roseraie du parc du Domaine de Vizille est une copie d'après un original conservé au Musée de Grenoble.
L’original est probablement une oeuvre du sculpteur lorrain Jean Richier (vers 1585 - vers 1639), exécutée en 1609 à la demande de François de Bonne, duc de Lesdiguières (1546 - 1626). La sculpture ornait une fontaine située dans le parterre dit le « jardin d’Hercule » , au pied du château de Vizille.
Transportée à Grenoble au début du XVIIIe siècle par les Villeroy, héritiers du duc de Lesdiguières, la sculpture prend place en 1740 au sein du Jardin de ville actuel. Vandalisée en 1989, elle a été restaurée et est conservée depuis au Musée de Grenoble.
Hercule, héros de la mythologie antique, porte sur l’épaule droite une massue, symbole de sa force. Deux des douze travaux imposés par Junon sont symbolisés par la dépouille du lion de Némée dont il est ceint et par les pommes du jardin des Hespérides qu’il tient dans la main gauche.

Hercule Lesdiguières © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Hercule Lesdiguières © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous.
Ce déjeuner est sorti le 4 Thermidor an II (22 juillet 1794) des ateliers de la manufacture de Sèvres. Cet ensemble destiné à servir le thé en tête à tête se compose d'un plateau, de deux tasses de forme "litron" et leur sous-tasse, une théière couverte, un sucrier couvert et un pot à lait tripode.
Il contribue singulièrement à mettre en lumière les paradoxes de la Révolution française. Au moment le plus noir de la Terreur, la manufacture nationale produisait des céramiques de luxe dont le décor rend hommage au mouvement révolutionnaire et surtout aux Montagnards (pot-à-lait) et à Robespierre lui-même, héros de la fête de l’Être suprême le 8 juin 1794 (plateau).
Les nombreux paysages révolutionnaires animés représentés sont tous inspirés soit de tableaux ou gravures répertoriées.

Déjeuner de Sèvres © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Déjeuner de Sèvres © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une oeuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. Cette huile sur toile peinte en 1853 par d’Auguste Vinchon est intitulée L’enrôlement des volontaires (22 juillet 1792).
Le conflit entre la France et les monarchies européennes, inquiètes de la contagion révolutionnaire, infléchit le cours de l’histoire. Le 11 juillet 1792, l’Assemblée déclara « La patrie en danger ». La proclamation officielle en fut faite le 21, à Paris et dans toute la France : c’est l’image célèbre des enrôlements et du départ des volontaires qui entonnent, « Allons enfants de la patrie… ».
C’est le sujet du tableau de Vinchon, qui rédigea la description suivante lorsqu’il l’exposa pour la première fois, au Salon de 1850 :
« Des partis opposés divisaient l’assemblée législative ; presque toute l’Europe s’était liguée ou avait pris les armes contre la France. Déjà les troupes étrangères s’avançaient en grand nombre vers les frontières et les menaçaient de toutes parts.
En présence de cette situation alarmante, le président de l’assemblée législative prononça la formule solennelle : Citoyens ! la patrie est en danger ! ».
Jusqu’à la fin de la Troisième République, la composition de Vinchon demeura célèbre et servit à promouvoir diverses causes patriotiques.
A tous ceux qui aujourd’hui sont sur le front pour faire vivre le pays ou pour sauver des vies !

 

Vinchon | L'enrôlement des volontaire © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Vinchon | L'enrôlement des volontaire © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. En 2016 le Musée de la Révolution française a pu acquérir, en partie grâce à 286 donateurs, la première peinture conservée représentant la République française peinte par Jean-Baptiste Wicar en 1793 à l’occasion de la campagne de financement participatif Soutenez la République !
Après la proclamation de la Première République en septembre 1792, dans les états italiens où la France avait des représentations, à l’instar du territoire national, il fallait remplacer les fleurs de lys de la monarchie par l’emblème du nouveau régime.
La Convention nationale, sur un rapport de l’abbé Grégoire décrète que l’emblème de la République sera désormais celui de la Liberté, une femme vêtue à l’antique, debout, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien ou bonnet de la Liberté, la gauche appuyée sur un faisceau d’armes.
La figure guerrière que Wicar a fixée invitait certes à la bravoure. Mais celle-ci n’était pas glorifiée au détriment de la raison et de la liberté. Elle leur était au contraire explicitement subordonnée. Que proclamait en effet cette République ? Sa volonté de courir au secours des peuples qui voudraient conquérir, ou recouvrer leur liberté. Liberté, telle était, telle demeure notre valeur principielle.

 

Jean-Baptiste Wicar | La République © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Jean-Baptiste Wicar | La République © Coll.Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

[Un jour une œuvre]

Pendant la fermeture, nous partagerons des photos du parc et du musée pour maintenir le lien avec vous. Cette huile sur toile d’Auguste Pinelli, Rouget de Lisle composant le chant de la Marseillaise, a été réalisée vers 1875.
Durant la décennie qui va de 1879, année de son adoption comme hymne national, à l’apothéose républicaine du Centenaire de 1889, la Marseillaise connaît une diffusion massive dans la société française. Les conditions politiques et culturelles sont alors favorables à la propagation de la “foi laïque” dont elle est l’expression. À cette époque, Pinelli peint la figure allégorique de la France en écho à la Marseillaise de Rude sur l’Arc de Triomphe. Elle désigne l’inscription rayonnante Pro Patria et la charge militaire, fournissant à l’officier qui la compose son inspiration.
Ce couplet de la Marseillaise nous rappelle que c’est lorsqu’on la perd que la liberté nous devient encore plus chère.


Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

 

Auguste Pinelli |Rouget de Lisle composant le chant de la Marseillaise © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Auguste Pinelli |Rouget de Lisle composant le chant de la Marseillaise © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette huile sur toile intitulée « Liberté, liberté chérie » a été réalisée dans les années 1830-1833.L’inscription du drapeau est tirée de la Marseillaise que la Révolution de 1830 remit à l’honneur. Elle affirme, comme l’arbre de la Liberté et divers emblèmes représentés, un sentiment de fidélité à l’héritage de 1789. La scène paraît être une cérémonie typique des années 1830-1833, inspirée par les grandes fêtes révolutionnaires. Dès 1833, la monarchie de Juillet réprima violemment les manifestations populaires et l’œuvre de Rouget de Lisle devint un hymne séditieux, chanté par les prisonniers politiques.
Cette oeuvre nous rappelle que c’est lorsqu’on la perd que la liberté nous devient encore plus chère.

Artiste anonyme | Liberté, liberté chérie ©  Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Artiste anonyme | Liberté, liberté chérie © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Cette huile sur toile peinte en 1797 par Pierre-Narcisse Guérin : La Mort de Caton d’Utique est un dépôt de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris au Musée de la Révolution française.
Enfin rétablie au printemps de l’An V (1797), l’épreuve du Grand Prix porta sur la mort de Caton le Jeune à Utique (ville de l’actuelle Tunisie), 95-46 avant J.-C., une scène de suicide héroïque particulièrement noire, tirée de La Vie des hommes illustres de Plutarque. L’hommage au vertueux adversaire de la dictature de César qui ne voulut pas survivre à la défaite de ses idéaux, permit à Guérin de donner libre cours à son goût pour le pathétique, comme en 1793. Depuis cette date, il avait fait des progrès sensibles : en 1797, ses figures ont manifestement gagné en expressivité, de même que sa composition, plus concentrée et mieux ordonnée.
Ce tableau a été prêté par le Musée de la Révolution française à Shanghai à l’occasion de l’exposition La Naissance des Beaux-Arts-chefs d’œuvres des collections des Beaux-Arts de Paris du Grand Siècle à la Révolution.
Son retour était prévu cette semaine ! Il restera pour l’instant à quai dans l’Empire du milieu !

 

Pierre-Narcisse Guérin | La Mort de Caton d’Utique ©  Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Pierre-Narcisse Guérin | La Mort de Caton d’Utique © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille

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Au nom de la loi !
Cette enseigne intérieure de cabaret, rappelle deux lois de 1792 : le 8 juillet, l’Assemblée législative rend le port de la cocarde obligatoire pour les hommes et le 21 septembre, la Convention ordonne que l’appellation de “monsieur” soit remplacée par celle de “citoyen”. Les cabarets qui, comme les cafés, s’étaient développés au XVIIIe siècle, restèrent très populaires sous la Révolution. Les gardes nationaux venaient y chercher de la distraction et les débats politiques y fleurissaient.
Un petit clin d’œil de soutien à tous les établissements fermés !
Parce que la culture n’est pas qu’un supplément d’âme et qu’elle peut vous permettre de vivre cette période de confinement plus sereinement.

 

Enseigne de cabaret ©   Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille
Enseigne de cabaret © Coll. Musée de la Révolution française | Domaine de Vizille