Musée dauphinois
Que peuvent nous apprendre les morts de leur vie ? Que recherchent les archéologues en exhumant les défunts des siècles passés ? Exemple remarquable, la nécropole Saint-Laurent de Grenoble avec ses 1500 squelettes fouillés autour de l’église, offre un champ d’étude rare dont les interprétations scientifiques renseignent sur l’évolution de la population de la ville entre les IVe et XVIIIe siècles. L’ouvrage comme l’exposition qu’il complète évoque les recherches anthropologiques dans le domaine alpin, depuis la préhistoire récente – la plus ancienne tombe, celle d’ « Alexandre », ayant moins de 12 000 ans. Aujourd’hui, les techniques d’investigation des chercheurs permettent de « faire parler » les ossements sur l’âge, le sexe et l’état de santé des individus ainsi « auscultés ». Mais mieux encore, des disciplines innovantes, comme la bio-anthropologie, reconstituent le mode d’alimentation des hommes dans leur environnement. Toutes ces données nouvelles sont à comparer avec le contexte funéraire qui informe sur l’évolution des rites, croyances et pratiques (inhumation ou crémation) à travers les âges. De tout temps, l’image du squelette a été utilisée, autant pour décrire notre destinée que pour jouer avec la représentation ultime de la mort. Ces images, des vanités aux danses macabres, sont aujourd’hui reprises par l’industrie du loisir.
Autant de confidences livrées par les restes humains que cet ouvrage tente de rassembler.