Domaine de Vizille - Musée de la Révolution française
Objet de spéculation philosophique au siècle des Lumières, l'exil s'est introduit dans la vie des contemporains sous la Révolution. Il s'est imposé comme un choix, une nécessité, un devoir et une violence face au renversement irréversible de l'ordre social. Au-delà de l'émigration royaliste, l'une des plus graves menaces que les républicains eurent à gérer, le thème de l'exil marqua profondément l'imaginaire collectif et devint à ce titre l'un des thèmes majeurs par lesquels s'accomplit la modernité dans les arts. Si la Révolution a mis les artistes en prise directe avec l'action politique, ils n'en continuèrent pas moins d'interroger dans leur création le passé antique pour éclairer le présent, afin de proposer une méditation sur le sens de l'Histoire. À travers un corpus d'œuvres canoniques de l'art français (David, Vincent, Gérard, Guérin, Danloux), cet ouvrage examine la réception des figures de l'exil du règne de Louis XVI au Consulat, depuis le Bélisaire de Marmontel, idole des hommes de progrès depuis 1767, jusqu'au Retour de Marcus Sextus de Guérin, l'un des plus grands tableaux politiques de la fin du siècle. À travers ce thème se dessine une histoire des errements du « grand genre » au cours de la Révolution.