Dîner chez Hébert. Salle à manger du peintre

Service de table

Du
16déc 2006 15Mar 2007
Dîner chez Hébert
Audience
TOUT PUBLIC
Type
Exposition passée

 

Ernest Hébert a toujours apprécié les rencontres et les échanges amicaux. Peintre officiel, directeur de la villa Médicis pendant le Second Empire et la Troisième République, il est très sollicité et reçoit chez lui à de nombreuses occasions. Collectionneurs, collègues peintres et membres de l’Institut, anciens pensionnaires de l’Académie des Beaux-Arts à soutenir, tous sont reçus avec une égale attention et sont souvent conviés à partager le déjeuner de 11h30, le thé dans l’après-midi à l’atelier ou le dîner, vers 18h. Après son mariage en 1882 avec Gabrielle d’Uckermann, les réceptions, soupers intimes ou grands dîners deviennent plus fréquents, que ce soit à la villa Médicis, à Paris ou parfois à La Tronche.

Gabrielle Hébert, jeune aristocrate allemande, apporte dans sa corbeille de mariage l’argenterie familiale et un service en porcelaine de Meissen, au décor blanc et bleu. L’acquisition d’un second service au chiffre d’Hébert, provenant de la manufacture de Sèvres, lui permettra de varier la décoration de sa table. Des amis et de nombreuses personnalités parisiennes participent à ses dîners d’une douzaine de personnes. Les familiers du peintre -sa bande- sont aussi ceux qui constituent l’entourage proche de la princesse Mathilde : Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Charles Giraud, Edmond et Jules de Goncourt...

Mathilde, cousine de l’empereur Napoléon III, qui aime réunir ses intimes deux ou trois fois par semaine, accepte parfois en retour une invitation moins protocolaire chez l’un ou chez l’autre de ses protégés. Laissons aux frères Goncourt le soin d’évoquer une de ses visites impromptues et exceptionnelles : « La princesse est venue déjeuner chez nous avec Mme de Galbois, Mme de Girardin, Mlle Abbatucci, les Zeller, Popelin. Ça été très gai, amical et bon enfant, la princesse découpant, Popelin cassant le fil de fer du champagne, les demoiselles faisant le service des assiettes. La petite cour s’est amusée, heureuse d’échapper un moment à la vaisselle plate, aux domestiques à mollets, à l’architecture des plats et à la mauvaise cuisine des grands cuisiniers. »