Le parc paysager
En pénétrant par le portail monumental, le visiteur découvre le parc paysager, dominé par le château. A proximité, les jardins, initialement conçus dans l'esprit de la Renaissance par le connétable de Lesdiguières au XVIIe siècle, ont subi depuis de nombreuses transformations.
En 1830, sous l'influence de la mode du jardin romantique, Adolphe Perier supprime les parterres à la française, fait agrandir la pièce d'eau et, par la courbe qu'il lui donne, rompt la perspective. Les abords sont alors plantés de bosquets. Dans le parc, l’eau tient une place capitale, non seulement par ses surfaces miroitantes (canal, étangs), mais aussi par ses deux cascades qui transmettent le souvenir des jeux hydrauliques du XVIIIème siècle. Puis les mutations opérées au XXème siècle font du domaine un exemple remarquable de l’évolution des jardins, de la Renaissance à nos jours. La roseraie créée en 1925 marque le passage du domaine à l'Etat en tant que résidence d'été des Présidents de la République. En 2004, l'aménagement du parvis a permis de retrouver des parterres fleuris bordés de buis taillés, dans l'esprit de ceux du temps de Lesdiguières. Au-delà de l'appréciable écrin de verdure, le parc du Domaine de Vizille, clos par un mur qui atteint la longueur de sept kilomètres, est un témoignage exceptionnel de l'évolution de l'art des jardins à travers les époques.
Le canal
Le grand canal témoigne en particulier de ces profondes modifications. Rectiligne et bordé de chaque côté par un tapis de pelouse, il dessine, en 1619, l'axe de perspective des jardins en traversant le parc depuis la galerie du connétable jusqu'à la cascade. Des parterres de broderies végétales assurent la liaison avec le château.
Le génie français spécifique du jardin classique a laissé de nombreuses traces dans la partie paysagère du parc, labellisée Jardin remarquable depuis 2006 (parterres réguliers, roseraie, topiaires).
La roseraie
Elle dessine un parterre régulier souligné de buis taillés avec précision.
Les topiaires d'ifs viennent renforcer le caractère régulier de cette belle composition.
Le vocabulaire utilisé ici est typique des jardins de la Renaissance française.
Ce style de jardin ordonne la nature selon les principes de la géométrie, de l’optique et de la perspective. C’est un jardin construit selon des règles très précises où chaque mètre carré est soigneusement étudié, contrairement au jardin à l’anglaise, qui privilégie une configuration laissant à la nature plus de liberté.
Le jardin à la française, fort d’une ambition esthétique et symbolique, représente un désir de faire triompher l’ordre sur le désordre de la nature, du réfléchi sur le spontané. C’est l’art de corriger la nature pour y imposer une certaine rigueur entre autre par la symétrie. Ce jardin est dessiné comme un édifice, en prolongement de la demeure.
Il est constitué de broderie de buis taillés, de parterres et de bosquets.
L'Hercule Lesdiguières sous la forme d'une copie en bronze de l'original italien du XVIe siècle a retrouvé sa place dans les jardins en 2008.
La palette végétale
L'ampleur du parc, les grandes perspectives, les allées cavalières plantées en mails, les alignements d'arbres séculaires font référence aux jardins de l'époque baroque.
Les bosquets d'arbres ornementaux et de production composent une aquarelle d'essences multiples.
Ce sont plus de 1 553 arbres qui se déploient dans la partie paysagère du parc.
Parmi 90 essences, 4 plus rares ont étés identifiées : l’orme champêtre, le faux séquoia, le noyer du Caucase et le hêtre fougère qui confèrent un volet arboretum au parc du Domaine de Vizille.
Les essences les plus représentées demeurent l’épicéa commun, le platane à feuille d’érable, le tilleul.