Cyrille André. Résidence d'été Sculpture
Du 20juin 2008 6oct 2008

Audience TOUT PUBLIC
Type Exposition passée
L’exposition des sculptures de Cyrille André, intitulée "Résidence d'été", trouve son titre dans le passage des oeuvres de l’atelier clos à l’espace ouvert des jardins du Musée Hébert, dans un cadre à leur mesure. Cette migration estivale pourrait être considérée comme une « mise au vert ».
L’artiste s’inscrit dans les préoccupations qui marquent le temps présent, où nombre de créateurs s’interrogent sur la société de consommation et sur l’avenir de la planète. Après avoir travaillé sur les formes animales, l’artiste a abordé les figures humaines, associant parfois les deux. Celles-ci, traitées en ronde-bosse, sont dénuées de l’affèterie du réalisme académique. Les œuvres monumentales, asexuées, où les visages sont à peine esquissés, offrent au regard leur masse anonyme ; elles affirment chez l’artiste la volonté de leur donner une dimension universelle et une humanité qui effacent les identités. Elles ont été conçues hors de proportion pour créer une distance avec la norme humaine et leur donner ainsi une portée plus large. En quelque sorte, Cyrille André inverse les rapports : ce n’est plus le spectateur qui regarde la sculpture et tourne autour, mais celle-ci qui l’observe de haut.
Aux différentes essences de bois utilisées par le sculpteur, choisies en fonction de leur résistance au plein-air et aux aléas du temps, viennent s’ajouter des métaux, feuilles de plomb ou fonte d’aluminium, qui assure le contrepoids de la production industrielle. Le bois est travaillé à la tronçonneuse, livrant ainsi des surfaces grossièrement épannelées, tandis que les éléments métalliques, produits manufacturés, restent lisses. Aux formes allusives d’un corps en bois s’opposent les éléments réalistes du métal. L’artiste n’hésite pas à tailler, avec cette technique qui lui est propre, des blocs de polystyrène stratifié qu’il recouvre de résine noire, utilisant alors un matériau plus contemporain auquel il insuffle une vie primaire.
Réalisé pour cette exposition, l’Homme-cerf dressé au milieu de la pelouse, la tête levée vers le ciel, révèle cette part d’animalité en l’homme ; elle suggère, non sans humour, l’appel de la nature. Non loin, Solitude 2, long corps allongé au sol, paraît évoquer l’assoupissement ou le foudroiement d’un être figé dans l’instant. Comme une longue interrogation méditative, la silhouette assise – presque en position fœtale- du Penseur scrute l’avenir indécis d’une espèce peut-être menacée. En écho à l’Homme-cerf, Sentinelle, présentée dans le hall du musée, préfigure la maquette d’un projet monumental. La statue, combinant une tête d’éléphant à un corps d’homme, évoque la force tranquille et la mémoire proverbiale du pachyderme, tandis que la partie humaine suggère une attitude contemplative. Avec ses colosses au visage sans tain, Cyrille André stigmatise le monde déshumanisé dans lequel nous vivons.
Cyrille André est né en 1972 à Tassin La Demi-Lune (Rhône). Diplômé de l’Ecole supérieure d’art de Grenoble, il vit entre cette ville et Marseille où sont installés ses deux ateliers. Ancien professeur de sculpture à l’Ecole supérieure d’art, il a été lauréat de la bourse des Arts plastiques de la ville de Grenoble en 2004.
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