Berlioz et l'Italie. Voyage musical
À l'initiative du Conseil général de l'Isère, une saison italienne en écho au 150e anniversaire de l'Unità s'est ouverte à l'automne 2011 témoignant des liens qui unissent notre territoire à l'Italie. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'exposition 2012 du Musée Hector-Berlioz : Berlioz et l'Italie. Voyage musical.
Je n'ai presque jamais habité Rome deux mois de suite ;
courant sans cesse à Florence, à Gênes, à Nice, à Naples,
dans les montagnes, à pied, dans le seul but de me fatiguer,
de m'étourdir et de résister plus facilement au spleen qui me tourmentait.
Hector Berlioz
Après avoir remporté le grand prix de Rome pour sa cantate Sardanapale, Hector Berlioz séjourne en 1831 et 1832 à la Villa Médicis, palais de l'Académie de France à Rome. Ce voyage en Italie constitue une étape essentielle dans le développement artistique du compositeur et marque durablement son œuvre musical.
Rome, lieu de rencontre privilégié au XIXe siècle pour les architectes, les dessinateurs, les sculpteurs ou les peintres, n'inspire pourtant pas Berlioz. La ville éternelle demeure à ses yeux dénuée de sens musical : « Il faut, on le voit, renoncer à peu près à entendre de la musique, quand on habite Rome; j'en étais venu même, au milieu de cette atmosphère anti-harmonique, à n'en plus pouvoir composer ».
Comme les pensionnaires de la Villa Médicis jouissent d'une grande liberté, Berlioz en profite pour « fuir aux montagnes » et admirer la nature féconde. Il s'aventure dans les Abruzzes avec Mendelssohn dont il vient de faire la connaissance, puis parcourt seul le pays jusqu'à Naples, Tivoli, Florence, Gênes, Nice, Pompéi... Et c'est finalement l'Italie pittoresque et ses habitants qui séduisent son âme romantique, préférant même la compagnie des « brigands » et des voyageurs, plus exaltante à ses yeux que celle de ses camarades de l'Académie !
Berlioz, qui avait tout d'abord considéré l'Italie comme un désert musical, découvre avec enthousiasme les musiques populaires, chansons à boire, sérénades et instruments traditionnels. Nombre de ses compositions, d'Harold en Italie à Béatrice et Bénédict, de Benvenuto Cellini à Roméo et Juliette et aux Troyens gardent le souvenir des impressions ressenties lors de ses pérégrinations. « Liberté de cœur, d'esprit, d'âme, de tout [...] Liberté vraie, absolue, immense ! Ô grande et forte Italie ! Italie sauvage ! » écrit-il finalement dans ses Mémoires.
Grâce aux fonds du musée et aux prêts de prestigieuses collections - Villa Médicis, musée d'Orsay, musée des Beaux-Arts d'Angers, musée de Grenoble, musée des Beaux-Arts de Lyon - les gravures et lithographies d'époque ainsi que les tableaux de Guillaume Bodinier, Claude Bonnefond, Oswald Achenbach, ou Jean-Victor Schnetz..., révèlent aux visiteurs les paysages italiens du XIXe qui ont influencé la carrière du compositeur. Pour accompagner ces tableaux, de nombreux témoignages manuscrits inédits (correspondance, carnet de voyage de Berlioz) ainsi qu'une collection d'instruments méditerranéens du XIXe siècle (pifferari, tambourins, mandolines...) permettent d'appréhender l'empreinte pittoresque laissée par cet exil italien dans l'œuvre du musicien.
Enfin, le visiteur pourra compléter sa visite par une écoute d'œuvres choisies dans l'auditorium du musée, tel Harold en Italie ou Le Carnaval romain... et autres mélodies nées des couleurs de l'Italie. Une nouvelle opportunité pour pousser la porte du Musée et voyager avec le musicien !
La publication
Après avoir remporté le grand prix de Rome pour sa cantate Sardanapale, Hector Berlioz séjourne en 1831 et 1832 à la villa Médicis, palais de l’Académie de France à Rome. Ce voyage en Italie est vécu par le compositeur comme un insurmontable exil social et artistique, et la déception qu’il éprouve en découvrant Rome et la musique italienne est à la juste hauteur de son immense appréhension. Pourtant, parcourant dès qu’il le peut les villages et les montagnes, Berlioz finit par trouver dans l’Italie « romantique » ce que la ville des plus grands maîtres ne peut offrir à son âme exaltée. L’exil en Italie constitue finalement une étape essentielle dans le développement artistique du compositeur et marque durablement son oeuvre musical. Grâce au fonds du musée et aux prêts de prestigieuses collections, peintures, gravures et lithographies d’époque révèlent au lecteur les paysages italiens du XIXe siècle qui ont influencé Berlioz. Les regards croisés de musicologues et d’historiens renouvellent ici la compréhension de l’artiste et permettent d’appréhender l’empreinte pittoresque laissée par cet exil italien dans l’oeuvre du musicien.
Auteur : Ouvrage collectif sous la direction de Chantal Spillemaecker et Antoine Troncy
Parution : 06/2012 Nombre de pages : 112 pages
Collection : Catalogue d'exposition du Musée Hector-Berlioz Editeur : Libel
ISBN : 978-2-917659-24-3
Musée Hector-Berlioz
69, rue de la République
38 260 La Côte-Saint-André
L'équipe du musée
DIRECTION
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CONSERVATION
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SECRETARIAT
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ACCUEIL
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