En avant la musique ! Fanfares, harmonies et orphéons
Soulevant la ferveur populaire, la fanfare véhiculait l'image d'un bonheur retrouvé. Joueurs de tambours et de cuivres défilaient dans les rues hissant haut leur bannière et entraînant les foules dans leur sillage les jours de fête. L'exposition rend hommage à ces orphéonistes, souvent issus de milieux modestes, fiers d'être musiciens et paradant dans leur uniforme.
Au lendemain des révolutions de 1830 et de 1848, quelques philanthropes souhaitent faire sortir la musique des salons et des salles de concert pour la faire exécuter par le peuple. Ils veulent transformer la France en « nation musicienne ». Des chœurs d'hommes appelés «orphéons» puis de nombreuses sociétés de musiciens amateurs sont créés et se multiplient. Tout en jouant la grande musique, fanfares et harmonies vont conquérir de nouveaux auditeurs et diffuser à travers les villes et les campagnes l'idéal républicain. Exclusivement réservées aux hommes, elles empruntent aux musiques militaires l'uniforme, la discipline et les défilés. « Echo des Alpes », « Fanfare des Enfants de l'Industrie », « Harmonie de Grenoble » ou « Enfants de l'Isère », elles affichent sur leur bannière leur identité et leur attachement au territoire.
Le kiosque à musique, que l'on érige sur les places des villes à partir des années 1850, devient le lieu de prédilection de ces « musiciens du dimanche » qui font résonner le répertoire symphonique et d'opéra. Fête de la Sainte-Cécile, 14 juillet, célébrations officielles, cavalcades ou fêtes patronales..., la musique est dans la rue.
En outre, la facture des instruments à vent se perfectionne au cours du XIXe siècle grâce à des inventions majeures, comme les clés et les pistons. Les instruments sonnent plus juste et certains sont conçus pour jouer en marchant ; d'une sonorité puissante, les orchestres s'approprient ces nouveaux cuivres. Arrangements et transcriptions d'œuvres du répertoire classique prolifèrent et le développement de l'édition des partitions favorise encore la pratique musicale amateur. Dès la fin du siècle, les fanfares font office de premières écoles de musique gratuites à destination de la classe ouvrière. Mais au-delà d'une mission festive et pédagogique, la musique amateur joue un rôle social des plus importants ; nombre de fanfares et d'harmonies fondent leurs propres caisses mutuelles de retraite et affichent une solidarité exemplaire envers leurs membres et leur famille.
Bannières et costumes, instruments de musique et portraits photographiques inédits jalonnent le circuit de cette exposition dédiée aux orphéonistes, qui ont su faire partager leur passion pour la musique et ont assuré une véritable mission de démocratisation culturelle.
Musée Hector-Berlioz
69, rue de la République
38 260 La Côte-Saint-André
L'équipe du musée
DIRECTION
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CONSERVATION
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SECRETARIAT
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ACCUEIL
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SERVICE EDUCATIF
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Téléphone : 04 74 20 24 88