Paysages d'ici. 30 ans d'acquisitions du Musée Hébert
Peinture
L’enrichissement des collections est une des missions fondamentales du musée et la marque de sa vitalité. Il permet d’asseoir son identité, de renforcer certains aspects des collections et de ranimer l’intérêt du public. La politique d’acquisition –achats et dons– est fondée sur l’orientation du musée et l’engagement des élus du Département. Elle s’organise en fonction des opportunités qui s’offrent au conservateur et des personnalités qui soutiennent le musée, collectionneurs, amis de musée, artistes. Le Musée Hébert, lui-même issu d’une donation faite en 1979 au Conseil général de l’Isère, s’attache depuis trente ans à élargir ses collections dans trois grandes directions, les œuvres d’Ernest Hébert, celles de ses amis, les œuvres des artistes dauphinois.
Le paysage, sujet de prédilection pour Hébert, a toujours figuré en bonne place parmi les œuvres d’amis qu’il collectionnait. Le donateur, René Patris-d’Uckermann, a laissé des tableaux de l’école dauphinoise du XXe siècle, avec Jules Flandrin, Gabriel Fournier, Lucien Mainssieux,... Depuis sa création, le musée a complété régulièrement les collections : Jean Achard, Charles Bertier, Laurent Guétal, Ernest Hareux, Claude Pollet, Théodore Ravanat, François Ravier. Autant d’artistes qui nous rappellent qu’Hébert a toujours participé aux expositions de la Société des Amis des Arts de Grenoble, aux côtés de ses compatriotes qu’il recevait et conseillait volontiers, soit à La Tronche, soit à Paris.
L’exposition Paysages d'ici, proposée dans la Grande Galerie et le Cabinet des dessins, nous permet de voir quelques-unes de ces oeuvres dont certaines pour la première fois.
Dans le cabinet des dessins : Paysages d'ici. Aquarelles d'Ernest Hébert
Ernest Hébert (1817-1908)
Paysages d'ici. Aquarelles - Exposition dossier
Pour Hébert (1817-1908 ), le dessin était un mode d’expression privilégié, exercices quotidiens du peintre mais aussi notes pour un journal intime fixant les découvertes et les impressions de ses excursions. Des photographies prises par sa femme Gabrielle nous le montrent, à près de quatre-vingt ans, assis sur l’herbe, travaillant sur le motif à une aquarelle le carnet posé sur ses genoux, le pinceau dans une main, la boite à couleurs dans l’autre.
Toute sa vie, Hébert peignit des paysages, le plus souvent des aquarelles qu’il gardait pour lui. Elles jalonnent ses séjours et ses déplacements en Italie et en France, tout spécialement en Dauphiné où il revenait régulièrement se ressourcer à La Tronche, dans la maison de son enfance. Que ce soient des vues de son jardin – allées, grotte ou tonnelle – des perspectives sur le massif de Belledonne ou de la Chartreuse, des souvenirs de ses séjours balnéaires à Uriage, ou, plus lointains, à Brides-les-Bains en Savoie, elles traduisent toutes son attachement à la nature.
Notées au gré de l’heure et de la saison, parfois esquissées d’un pinceau léger et à peine chargées de couleurs, d’autres fois plus poussées et construites comme de véritables petits tableaux, les aquarelles, conservées longtemps dans les cartons de l’artiste, ont gardé toute la fraîcheur et la richesse de leur coloris. Le dernier paysage de “L’Isère à l’Île d’Amour ”, ébauché en plein air à la pierre noire sur la toile, à l’automne 1908, quelques jours avant la mort du peintre, répond aux premiers tableautins peints dans la campagne dauphinoise durant son adolescence et affirme la permanence d’un thème qui lui fut cher.