Musée dauphinois
Du Lammertal à la Haute-Maurienne, en passant par le Valais, les Grisons, le Val Müstair, le Val d'Aoste et le Piémont, aucun autre ethnologue n'aura étudié et comparé, comme Eugénie Goldstern, autant de réalités alpines. Conduites des années 1910 aux années 1920, à la veille de profonds changements, ses recherches témoignent de plus, de ce qui reste encore de commun dans les modes de vie et les représentations des Alpins. Ses questionnements sont souvent plus nombreux que ses réponses : « Peut-être l'avenir se réservera-t-il d'éclairer ce problème fort captivant » dit-elle au terme de sa recherche sur les animaux-jouets des Alpes. Cette prudence révèle l'exigence d'un chercheur rigoureux, soucieux de ne rien avancer avant que toutes les preuves de ce qu'il avance aient été réunies, vérifiées et recoupées. Chez Eugénie Goldstern, elle est aussi le signe d'une grande modestie, celle qui la fait toujours se placer à pied d'égalité avec ceux qu'elle étudie. Premier de la collection « le Monde alpin et rhodanien », éditée par le Musée dauphinois, cet ouvrage rassemble enfin, soigneusement traduite de l'allemand par Mireille Gansel, l'œuvre d' Eugénie Goldstern, ethnologue de l'arc alpin, victime de l'antisémitisme, exterminée à Sobibor le 14 juin 1942.